Croix entretien – Créée par le PDG de Christian Dior Couture, le prix LVMH récompensera un jeune créateur le 3 septembre. Ambassadeur de l’événement, l’actrice-productrice britannique célèbre la création.
5 mars 2025. Le lendemain du défilé de l’automne d’automne d’automne Dior dans le jardin de Tuileries, à Paris, le siège du groupe LVMH bat son plein. Vingt jeunes créateurs de mode ont investi sur 22 Avenue Montaigne pour présenter leur travail dans le cadre du prix LVMH qui, depuis 2013, distingue les talents émergents. Ils étaient 2 000 candidats à postuler, âgés de 18 à 40 ans, selon le règlement. Vingt ont été sélectionnés pour la demi-finale de la journée. Ils proviennent de quinze pays différents (France, Japon, Arabie saoudite, Ghana, États-Unis, etc.), certains ont étudié la mode, d’autres mathématiques. Mais tous ont déjà conçu au moins deux collections de prêts à l’emploi féminin, masculins ou unisexes, reflétant l’air du temps et les défis de leur temps.
Le 3 septembre, un jury prestigieux composé de réalisateurs artistiques LVMH (Nicolas Ghesquière, Pharrell Williams, Maria Grazia Chiuri, Sarah Burton, JW Anderson…) attribuera trois prix aux huit finalistes. Chaque année, 400 000 € sont alloués au lauréat du prix LVMH, 200 000 € au gagnant du prix Karl Lagerfeld (le prix spécial du jury) et 200 000 € à celui du prix du savoir-faire, créé en 2024 pour célébrer l’excellence artisanale, l’innovation en termes de création et de production, et d’une manière plus durable. Toutes ces dotations s’accompagnent d’un mentorat inestimable. Trois jeunes diplômés des écoles de mode sont également soutenus dans le cadre de cette initiative imaginée en 2013 par Delphine Arnault, PDG de Christian Dior Couture.
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Après Jennifer Lawrence, ambassadrice du prix LVMH en 2024, c’est le tour d’un autre actrice-production de jouer ce rôle pour cette douzième édition: Lily James, accueillie pour ses rôles dans Abbaye de Downton, Pam et Tommy, Conducteur ou Cendrillon. «Cette invitation m’a donné l’occasion d’assister à mon premier défilé de Dior. Je voulais essayer tous les looks créés par Maria Grazia Chiuri, ce designer qui repousse constamment les frontières de la féminité. J’ai également été bouleversé par la scénographie imaginée par Robert Wilson. Cinegenic, théâtral. Comme pour la collection, tout semble être réinventé dans un moment contemporain. ERAS ASSOCIÉS, MATÉRIAUX, TECHNIQUES… «Galvanisé par l’énergie des jeunes talents en cette demi-finale, la star britannique profite de son escapade parisienne pour commencer un dialogue avec Delphine Arnault autour du prix, de la transmission et du pouvoir de la création.
Madame Figaro. -Delphine Arnault, pourquoi Lily James s’est-il imposé comme ambassadeur du prix LVMH?
Delphine Arnault. – C’est une actrice très talentueuse, dans des territoires de cinéma très différents. Il s’agit de la douzième édition du prix LVMH, et il était également essentiel d’être accompagné d’un passionné de mode qui pourrait comprendre l’approche de nos candidats.
Lily James. – J’ai été très ému de voir ces jeunes designers se dire à travers leurs créations. Par exemple, je pense à Cynthia Merhej, d’une ligne de créateurs: son arrière-grand-mère était une couturière à Jaffa, sa mère a fait des vêtements pour les femmes de Beyrouth. En 2016, elle a lancé sa marque Renaissance Renaissance et a confié son atelier libanais à sa mère. Son voyage le prouve: le vêtement touche d’autant plus quand il a une émotion. Je suis très honoré d’avoir été choisi pour soutenir le prix LVMH, qui offre à toutes ces histoires une fenêtre essentielle.
Da – C’est aussi une chance pour eux de vous rencontrer. Grâce au prix, les jeunes créateurs s’approchent d’un écosystème essentiel pour les aider à se développer: photographes, maquilleurs, modèles, éditeurs, acheteurs de grands magasins… qu’ils vont en finale ou non, les vingt demi-finalistes émergent nourris et grands.
En tant que producteur, je veux porter des histoires de femmes résilientes
Lily James
Que prend un jeune créateur pour devenir l’une des voix de demain?
Da – Courage, pour commencer. Ces jeunes créateurs ont déjà assez de talent pour travailler dans des maisons prestigieuses, mais font un saut dans le vide en créant leur marque. Ils travaillent souvent seuls, ou presque, et, au-delà de l’aspect artistique, doivent maîtriser l’administration, la production, la presse… Cela nécessite l’audace, la polyvalence, la résilience. Un esprit entrepreneurial.
Quel est l’impact du prix dans leur voyage?
Da – Une fois que nous avons identifié de jeunes talents, nous les aidons à grandir. Au cours des dix dernières années, les créateurs identifiés au cours du prix ont été consacrés: Simon Porte Jacquemus, Virgil Abloh, Demna, Marine Serre, qui avait gagné en 2017… que leur talent est reconnu donne tout son sens au travail d’emplacement, de valorisation et d’accompagnement que nous faisons avec ce prix.
LJ – Cette approche visionnaire, je la partage en tant que producteur. Avec ma société, je veux porter des voix féminines, des histoires de femmes résilientes. J’ai récemment produit un film sur Whitney Wolfe Herd, le fondateur de la Bumble Dating App, et un remake de Cliffhangerle film d’action. Ce n’est plus Stallone mais moi qui monte les montagnes pour sauver ma famille!
Le prix du savoir-faire récompense les artisans. Pourquoi est-il important de valoriser la tradition?
Da -Les savoir-faire humains sont le passé, le présent et l’avenir de la mode. La pierre angulaire de la création. Récemment, je suis allé à notre atelier Dior Haute Couture Avenue Montaigne, et il y avait une femme parmi les couturiers qui a travaillé pendant quarante-trois ans chez Dior pendant quarante-trois ans. Face à elle, une jeune femme à l’entraînement a écouté, observé et appris de cet aîné dans le calme olympien et un savoir-faire incomparable. Cette transmission est essentielle à nos entreprises, nos industries. Tout en innovant, la jeune génération tire d’un héritage, un patrimoine artisanal qui enrichit nos collections de prêt-à-porter, de bijoux ou de maroquinerie.
Lily James, considérez-vous votre travail comme un métier?
LJ – Absolument. J’ai appris ce travail au théâtre, où la transmission des techniques, la passion, mais aussi les rôles qui sont joués de génération après génération, est essentiel. Sur scène, nous vous apprenons à maîtriser votre corps et votre voix, alors que nous apprenons aux couturières à manipuler le fil et l’aiguille. C’est aussi un métier dans le sens où l’apprentissage est illimité. Nous grandissons tous les jours, grâce à chaque personnage, chaque collaboration.
Aujourd’hui, les approches artistiques sont plus inclusives qu’hier
Delphine Arnault
Quelle serait la définition de l’élégance pour les deux?
LJ – L’association de la simplicité et de la grâce, beauté intemporelle. Tout ce que ma grand-mère française incarnait.
Da – Je pense à Doris Brynner, qui était l’épouse de Yul Brynner, qui était à la tête de Dior Maison et nous a quittés récemment. Outre sa beauté, elle avait beaucoup d’esprit: c’est aussi l’élégance.
Le mentorat est essentiel aux carrières émergentes. Quels étaient vos guides?
Da – Mon père, qui m’a donné sa confiance quand j’étais encore très jeune. Il m’a conseillé, était l’un de mes modèles, comme Sidney Toledano, l’ancien président et chef de la direction de Dior, qui m’a donné un goût pour le savoir-faire, ou Michael Burke, avec qui j’ai travaillé pendant dix ans à Vuitton, dont il était directeur général. Les concepteurs avec lesquels je collaborent sont également de grandes sources d’inspiration, à commencer par Nicolas Ghesquière et Maria Grazia Chiuri.
LJ – J’ai eu le privilège de travailler avec Maggie Smith pour Downton Abbey, Un de mes premiers tournages. Une femme brillante, hilarante mais aussi très généreuse. J’ai également beaucoup appris en regardant Helena Bonham Carter, Emma Thompson ou Cate Blanchett pour travailler, se comporter avec les équipes, collaborer avec les cinéastes. La meilleure masterclass qui ait été et qui m’a aidé à jouer des rôles aussi différents que Natasha Guerre et paix ou Elizabeth dans Fierté et préjugés et zombies.
Da -Les sont parfois difficiles de sortir de vos personnages?
LJ – C’est un jeu d’équilibrage: il y a certaines choses que nous voulons garder de nos personnages, et d’autres qui doivent être laissées à la porte afin de ne pas perdre votre propre identité. Nous passons tellement de temps à faire semblant d’être quelqu’un d’autre…
À travers ses créations, Dior valorise l’autonomisation féminine. Est-il plus facile pour les femmes de faire entendre leur voix aujourd’hui?
LJ – Il y a eu des progrès indéniables dans mon travail en tout cas: la parole a été publiée, les freins sont mieux identifiés, la représentation des femmes derrière la caméra et sur les écrans a amplifié.
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Da – Il y a encore un long chemin à parcourir, mais l’une des vertus historiques de la mode est d’offrir un espace d’émancipation aux femmes. Le travail de Maria Grazia va dans ce sens, dans ses créations qui explorent une féminité épanouie, mais aussi dans le choix de ses collaborations avec de grands photographes, des scénographes… tout au long de sa carrière, Christian Dior a également travaillé pour améliorer les femmes et toujours en joie.
Le cinéma et la mode pour la mission pour saisir les développements de la société?
Da – Les douze années qui se sont écoulées depuis la création du prix LVMH en sont la preuve. À chaque fois, son courant. Aujourd’hui, les approches artistiques sont plus inclusives qu’hier, les frontières entre la couture et les vêtements de sport se brouillent dans les héritiers de Virgil Abloh… Eco-Responsabilité a également gagné du terrain, avec de jeunes créateurs qui, conscients des enjeux de la planète, utilisent des matériaux recyclables ou recyclés…
LJ – La mode et le cinéma ont toujours reflété les principaux défis de notre société, ou même les ont précédés. En tant qu’artistes ou entrepreneurs, nous sommes responsables de la comptabilité des réalités dans lesquelles nous vivons. Il est de notre devoir de créer des modèles inspirants et de représenter la diversité du monde, comme le font ces incroyables jeunes créateurs du prix LVMH.
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