Le documentariste Michaël Prazan désadditionne les fils de la filmographie abondante du réalisateur à travers ses multiples interviews.
SURDOUÉ CHEMINGMAKER, un célèbre producteur, Steven Spielberg écrit l’histoire du septième art pendant plus d’un demi-siècle. Dans trente longs métrages, Duel à Fabelmansle directeur de Jurassique Will a exploré tous les genres: conte, horreur, science-fiction, film historique, comédie musicale, histoire autobiographique… ARTE consacre tout son dimanche soir à lui. La chaîne franco-allemande diffuse son thriller journalistique Papiers du Pentagone et trois documentaires.
Auteur des enquêtes de référence sur la Seconde Guerre mondiale, Michaël Prazan signe le premier, Steven Spielberg, homme et enfantqui démêle les fils de cette abondante filmographie, façonnée par un jeune arrêté net par le divorce apocalyptique de leurs parents et de l’ombre de la Shoah.
« Les soins pris dans les histoires, les personnages »
«Comme beaucoup de gens de ma génération nés dans les années 1970, les œuvres de Steven Spielberg ont déterminé ma jeunesse et constituaient une sorte d’université: Réunion du troisième type, et, Indiana Jones, les dents de la mer, qui m’a fait peur bleu quand je l’ai vu parce que j’étais vraiment petit »dit le documentaire. «Ensuite, j’ai moins accroché aux films suivants. Nous nous sommes perdus en vue jusqu’à ce que Liste de Schindlerqui a marqué une réconciliation avec son judaïsme et une montée, dans la réalisation, dans les soins donnés aux histoires, aux personnages. »»
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Michaël Prazan laisse les paroles du maestro parler d’elles-mêmes. Son portrait fascinant et intime, presque psychanalytique, est les analyses traditionnelles des critiques de cinéma et des collaborateurs proches. Il dessine plutôt dans les interviews données par Spielberg pour le dire. Confidences illustrées par des extraits de films et même des archives familiales. «Nous avons multiplié les étapes pour le rencontrer: nous avons eu des contacts indirects. Malheureusement, il était en plein covide, puis il a tergiversé, puis il tournait. Notre formidable documentaliste a pu élever les interviews des rivières qu’il a accordées.Dit Michaël vide.
Le tournant de Liste de Schindler
Brinquebbalé aux quatre coins des États-Unis en raison de la profession de son ingénieur, le jeune Steven Spielberg développe un amour précoce pour la caméra et le cinéma à travers lequel il noyait son anxiété qui traverse et relie ses premiers films. Comme Esprit frappeur (1982), où l’arbre sinistre est une référence directe aux terreurs infantiles du directeur. “Cette peur vient de loin, de ces endroits hostiles perdus au milieu de vastes territoires où il résidait, et ses camarades qui se sont moqués de ses origines qu’il devait cacher”Notes Michaël Prazan. Pour le cinéaste optimiste des débuts à défendre l’altérité, succédera à une vision plus fataliste du monde, accélérée par la vague de choc des attaques du 11 septembre.
Empereur du box-office, Steven Spielberg essaiera depuis longtemps de se débarrasser de l’étiquette du cinéaste «Immature» Et pour gagner la reconnaissance de ses pairs. Après l’inverse de Couleur violette et deEmpire solaireLa consécration viendra avec Liste de Schindler (1993), qui met l’Holocauste au centre du septième art. «Spielberg s’accroche à une histoire incroyable et oubliée d’un profiteur de la guerre nazie, qui est à la fois un témoin, un acteur du massacre et d’un Sauveur. Ce point de vue permettra au monde de s’identifier à une histoire que seuls les survivants portaient et la faisaient connaître»salue Michaël Prazan. Son documentaire se souvient de l’engagement primordial et moins connu de Spielberg pour la mémoire de la Shoah, la collection et la sauvegarde des témoignages des survivants.
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