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L’exposition «600 °» à Sabres dans les Landes rassemble des photos et des vidéos d’artistes du collectif Bordeaux Les Associés -.

PQuoi qu’il en soit de 30 000 hectares de forêt détruite, 45 000 personnes ont évacué, 4 597 pompiers français et étrangers se sont mobilisés. Près de trois ans après les incendies extraordinaires de Landiras et du Teste-de-Buch, à la frontière des Landes et de la Gironde, que reste de ces deux mois dévastateurs, où l’odeur de catastrophe flottait dans l’air? Paysages défigurés. Traumatisme. Et un pas en arrière après étonnement.

C’est en tout cas ce que l’exposition «600 °» invite – la température moyenne du sol mesurée pendant les incendies -, projet du collectif Bordeaux Les Associés. Les travaux des six photographes et de deux réalisateurs sont visibles au pavillon Marquèze, à Sabres, jusqu’au 28 septembre 2025.

Le choix de ce lieu d’exposition, au cœur du parc naturel régional de Landes de Gascogne, n’est pas une coïncidence. «Offrir l’exposition ici, cela a du sens», souligne Joël Peyrou, l’un des photographes collectifs. C’est au cœur des Landes, dans la ruralité, c’est un endroit qui attire un très large public, pas un public du centre d’art. Le défi est de remettre en question mais accessible. »»

Au bout de deux semaines de travail d’installation, les 325 mètres carrés du pavillon ont été transformés en un échantillon de cette terre brûlée. “Les incendies représentent 923 000 fois cette surface”, a déclaré un autre partenaire, Alexandre Dupeyron, qui, entre autres, a pris soin de la scénographie.

Le photographe Joël Peyrou (au centre) présente l'exposition. À droite, deux autres photographes collectifs, Alexandre Dupeyron et Élie Monferier.
Le photographe Joël Peyrou (au centre) présente l’exposition. À droite, deux autres photographes collectifs, Alexandre Dupeyron et Élie Monferier.

Matthieu Sartre

Le projet «600 °» a commencé en septembre 2022. Les artistes ont passé deux ans en immersion dans le territoire des incendies, juste après les incendies. «Le plus tôt nous étions dans les nouvelles, ce n’était pas notre travail», explique Joël Peyrou. Celui des journalistes de «South West» est visible sur un mur de l’exposition, bordé de 80s d’éditions Girondines du 12 juillet au 29 septembre 2022. Les incendies sont omniprésents. «Nous voulions montrer à l’endroit que ces incendies ont eu et mettre en évidence la difficulté de prendre du recul par rapport aux nouvelles», explique le photographe.

Pour sa part, le collectif voulait «tirer les fils de l’interrogatoire»: «Qu’est-ce qui nous intéresse, c’est l’analyse des causes et la réflexion sur la continuation. Comment faites-vous pour que cela ne se reproduise pas, comment vivons-nous plus intelligemment avec cela? Quelles sont nos besoins vivants, la forêt, comment le vivre, pour les considérer? Dialogues très mal.

Black and White, Drone, Dichroms Photos ... La diversité des techniques utilisées répond à la complexité des problèmes mentionnés.
Black and White, Drone, Dichroms Photos… La diversité des techniques utilisées répond à la complexité des problèmes mentionnés.

Matthieu Sartre

La nature reprend ses droits

Photographies documentaires mais aussi symboliques ou poétiques, vidéo, son, témoignages, la diversité des pratiques artistiques exposées fait écho à la complexité des problèmes. «Dans le collectif, nous avons tous des sensibilités différentes. Il y a des photographies documentaires et d’autres plus plastiques ou conceptuels, souligne Joël Peyrou. Cela donne une mosaïque de représentations. La diversité des points de vue est la clé de cette exposition.» »

«La diversité des points de vue est la clé de cette exposition»

De grandes impressions à l’entrée du pavillon s’accrochent. «C’est une photo de drone», illumine Joël Peyrou. À travers la fusillade, on pense que les arbres se tiennent pendant qu’ils sont allongés sur le lac des auberges. Nous avons déjà une dualité d’apparence. »»

Les objets carbonisés collectés sur place, les photos prises par les victimes, les agents du bureau national des forêts ou les membres du DFCI (défense des forêts contre les incendies) reflètent la désolation. Lorsque d’autres imprimés en noir et blanc montrent la renaissance de la plante. «En fait, c’est une transformation, résume l’artiste. Nous réalisons que la nature reprend ses droits et qu’un nouveau paysage arrive. Nous voyons la lande de Félix Arnaudin réapparaître.» »»

L’exposition se nourrit également de témoignages recueillis pendant 80 heures d’entretiens menés avec des maires de villages, des agriculteurs, des familles vivant dans ce domaine des cendres. «Nous voulions comprendre un territoire et accueillir les paroles des habitants, qui sont traumatisés pour certains», explique Joël Peyrou. Ces deux mois ont été longs, incertains, difficiles. Ce que nous avons compris, c’est qu’il existe différentes visions de la forêt et qu’elles rivalisent plus qu’elles échangent. »»

Dans la petite pièce du pavillon, différentes approches sont mises en évidence, comme tant de points de vue que le dialogue. «Il y a du noir et blanc, des photos dans la chambre, dessine avec un dichromate de couleur, qui est un ancien processus.» Une série de photos d’objets carbonisées attire le look. »Il est très révélateur de l’Anthropocène. Le feu ravage une forêt mais laisse ce que l’homme lui-même a laissé: des morceaux de plastique et de ferraille. »»

Une énorme bosse calcinée se trouve au milieu de la pièce. Le travail est signé Alexandre Dupeyron. «C’est un pin de la forêt de gemmées du Teste», explique-t-il. L’ensemble du système vasculaire des arbres demandait, leur cœur était rempli de résine. Ils ont consommé dans leur centre, comme des bougies, explique l’artiste. Cette sculpture est un peu l’expression de mon incapacité à photographier cette forêt, car nous sommes devant un champ de bataille, face au néant. C’est là que cette idée m’est venue: faire une trace éternelle de cette catastrophe. »»

Pour cela, Alexandre Dupeyron a coulé au cœur de la bosse d’environ 300 litres de béton réfractaire, qui résiste au feu. «Le royaume concret et végétal est la rencontre de deux mondes. Je trouve qu’il y a une dualité entre le symbole de la vie et celle de la mort. Il y a une très forte allusion à ce paradoxe inhérent au feu, qui a également une dimension prométhéenne. C’est lui qui nous a apporté des connaissances, il est lié à l’émancipation. D’où le nom de l’œuvre», du nom de la Roman, mais aussi de la fin du nom de la Roman.

Voici une somme d’observations, de différentes visions de la forêt, ses utilisations, du bien commun qu’elle constitue. Le visiteur doit composer avec cette grande complexité des questions environnementales et sociétales. «Nous offrons des pistes, ce n’est pas un projet à charge», résume Joël Peyrou. Nous ne défendons pas non plus une forêt de production, nous ne tapons pas non plus sur l’industrie. Nous ne sommes pas dans quelque chose de tranché. Nous sommes là pour susciter la curiosité en espérant créer les conditions d’un débat intelligent. »»

The partners: Joël Peyrou, Alexandre Dupeyron, Elie Monferier, Michaël Parpet, Olivier Panier des Touches, Alban Dejong. Directors: Frédéric Corbion and Cyrille Latour.

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