Le président du général de la transition guinée Mamady Doumbouya, contre toute attente, vient de fermer l’ancien président de la transition précédente, le capitaine Moussa Dadis Camara, mais reconnu coupable de crimes contre l’humanité, après l’assassinat de plus de 128 personnes au stade du 28 septembre à Conakry lors d’une manifestation pacifique de la victime du 28 septembre. C’est la preuve que l’homme qui préside les destinations des Guinéens n’a rien à voir avec les larmes et le sang versé par certains Guinéens, puis elle prouve suffisamment que Mamady Doumbouya a des ambitions excessives, car cette grâce ne pourrait être qu’un calcul politique. Le général, probablement un candidat pour la prochaine élection présidentielle, veut secouer largement en faisant un réseau territorial, c’est pourquoi il veut séduire les électeurs de la Guinée forestière à partir duquel le capitaine Moussa Dadis Camara est venu. Le président de la transition guinéenne mesure-il les conséquences de sa grâce sur la paix et la cohésion sociale en Guinée? Il ne pouvait que huit mois après sa condamnation, Mamady Doumbouya pourrait-il laisser les parents de victimes pleurer?
Condamné le 31 juillet 2024 à 2 ans de prison pour crimes contre l’humanité, après un procès de marathon qui a duré près de deux ans, le capitaine Moussa Dadis Camara vient de récupérer après huit ans de prison, et seulement huit après sa condamnation, officiellement pour des raisons de santé. Une grâce présidentielle très controversée qui suscite déjà une grande controverse. Cependant, elle a permis à Moussa Dadis Camara de sortir de prison, mais il avait été reconnu dans le massacre du 28 septembre 2009 en Guinée. Comment celui qui a provoqué le massacre de dizaines de civils et des centaines de viols de femmes pourrait être libéré comme si de rien ne s’était passé? Aujourd’hui, se demande certains parents des victimes, qui disent qu’ils n’ont même pas fini de deuil. Cette décision impopulaire, inappropriée, selon les détracteurs de Mamady Doumbouya, est un pas géant vers la candidature du général, car il ne pouvait être qu’une campagne de séduction vers les partisans de Moussa Dadis Camara. Ce dernier qui vient d’une des quatre régions de Guinée, à savoir la Forest Guinée, est un grand électeur pour le général Doumbouya. La priorité pour le président de la transition semble être son élection à la magistrature suprême et tout ce qui pourrait contribuer à atteindre cet objectif semble être le bienvenu.
Le président de la transition guinéenne mesure-il les conséquences de sa grâce sur la paix et la cohésion sociale en Guinée?
Jamais une décision politique n’a divisé la société guinée toutes les obérences socio-politiques autant d’obéissance que cette grâce présidentielle en faveur de Moussa Dadis Camara. Pour certains, cette grâce est un bonus sur l’impunité, pour d’autres, ce ne pourrait être qu’un calcul politique visant à séduire les populations de la Guinée forestière pour la future élection présidentielle. En tout cas, la raison officielle a avancé pour sa libération ne contient pas trop la route, sinon il aurait eu une liberté sous surveillance judiciaire afin qu’il se guérisse dans le centre hospitalier de son choix à l’intérieur et à l’extérieur, mais au lieu de cela, il était simplement indiqué le chemin de sa résidence personnelle, libéré des liens de la condamnation. Par cette grâce présidentielle accordée à un grand criminel comme Moussa Dadis, le président de la transition Guinée vient de saper la cohésion et la paix sociale. Il a également accordé une prime précieuse à l’impunité et violé les droits des victimes et de leurs parents qui ont néanmoins accueilli la détention de ce procès et la gravité qui l’entourait pendant deux ans. Par cet acte maladroit que l’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé et la bonne réputation de la justice que le général Mamady Doumbouya avait cultivé et maintenu vient de prendre un coup dur et enfin l’espoir d’une Guinée réconciliée semble aller à l’eau.
Il ne pouvait que huit mois après sa condamnation, Mamady Doumbouya pourrait-il laisser les parents de victimes pleurer?
Le malentendu pour de nombreux observateurs de la scène politique guinée est bien sûr le timing. Il n’a fallu que huit mois sur 20 ans, la durée de sa détention, pour le président Doumbouya pour trouver un alibi pour libérer le capitaine Moussa Dadis Camara. Il n’a pas pensé aux droits des victimes, permettant encore moins à leurs parents de pleurer, d’où le double assassinat de martyrs. Tout suggère que certains parents des victimes ont fait une crise après avoir connu la décision du président de la transition Mamady Doumbouya pour pardonner le capitaine Moussa Dadis Camara, bourreau des dizaines de victimes ce jour-là le 28 septembre 2009 au stade du même nom. Le capitaine Moussa Dadis Camara a écrit l’une des pages les plus sombres de l’histoire récente de Guinée, autant le président de la transition guinée Mamady Doumbouya a écrit, en grimpant Moussa Dadis Camara. Cet geste de Mamady Doumbouya en faveur de Moussa Dadis Camara le met maintenant dans le camp des complices des auteurs des crimes contre l’humanité!
Youssouf Sissoko