Exaspérés par des inondations répétées dans leur quartier, les résidents d’Ahustsic-Cartierville appréhendent les prochains épisodes de pluies abondantes. Ils pressent la ville de Montréal pour effectuer des travaux pour rendre le système d’égouts plus efficace et mieux gérer le ruissellement. Mais la ville rétorque que, dans le contexte du changement climatique, il n’a pas les moyens financiers de transformer l’ensemble de son réseau souterrain pour contrer les pluies torrentielles.
Le 30 août 2023, de nombreuses pluies sont tombées sur la métropole. Au parc Louis-Hébert, qui borde la rivière Prairies, un geyser avait provoqué la plaque d’égout et l’eau s’était versée dans les rues environnantes, infiltrant plusieurs résidences le long du boulevard Gouin est. Certains voisins ont depuis baptisé cet espace vert le «Louis-Geyser Park».
L’eau s’est ensuite infiltrée dans la résidence de Brigitte St-Pierre, qui vit dans le secteur depuis 32 ans, mais les dommages ont été limités. Sauf que le scénario a été répété en 2024, le 9 août, lorsque la tempête Debby a été déchaîné au Québec. Montréal a reçu 154 millimètres de pluie ce jour-là. Au sous-sol de mmoi St-Pierre, le niveau de l’eau est passé à cinq pieds. «C’était le total.» »
«L’assurance a payé, mais pourrons-nous continuer à nous assurer si ces événements sont répétés?» Elle se demande.
Solutions proposées
Ce n’est pas une répression des égouts dans les résidences ou même l’eau de la rivière des prairies situées à proximité, mais plutôt des débordements provoqués par l’incapacité de l’infrastructure souterraine servant une partie de la ville à absorber le ruissellement pendant les fortes pluies, indique l’éric laty, qui vit devant le parc Louis-Hébert.
Comme le secteur est situé dans un bol, Boulevard Gouin tend à se transformer en lac lorsque la nature se déchaîne. Selon les citoyens, des problèmes de débordement répétés sont apparus après les travaux d’infrastructure effectués en 2021 sous la route.
Le groupe citoyen, qui rassemble les habitants d’une trentaine de résidences, a arrêté l’administration du maire du district, Émilie Thuillier, en particulier lors de l’assemblée du Conseil d’arrondissement en novembre dernier, sans cependant obtenir des engagements sur des mesures concrètes pour ce secteur.
Les citoyens demandent que le réseau souterrain soit amélioré pour augmenter sa capacité à gérer l’eau de pluie. Comme le parc Louis-Hébert doit faire l’objet de travaux de réaménagement dans les années à venir, la création d’un parc éponge devrait être envisagée, disent-ils. «Cela ne résoudrait pas le problème à la source, mais cela aiderait», explique Laty.
Ils suggèrent même qu’un tuyau soit installé à la sortie de la bouche d’égout du parc – à partir duquel un geyser s’est échappé lors de fortes pluies en 2023 et 2024 – pour rediriger l’excès d’eau vers la rivière Prairies.
Une question de coûts
La ville de Montréal est d’avis qu’il serait nécessaire d’investir des sommes considérables pour augmenter la capacité de son réseau souterrain sans cependant réduire le risque d’inondation. «Des pluies fortes comme celles accompagnent l’ouragan Debby aller au-delà des capacités de conception de tout réseau. Il est financièrement et techniquement impossible de saisir de telles intensités de pluie. Étant donné que l’accumulation d’eau de surface est alors inévitable, il est nécessairement nécessaire de travailler sur la résilience du bâtiment pour empêcher l’eau d’entrer dans les bâtiments, en particulier dans les points bas, “explique dans un e-mail Hugo Bourgoin, relationsur dans la ville de Montréal.
En septembre dernier, lors d’une assemblée du Conseil municipal, les citoyens de Saint-Léonard ont inondé à plusieurs reprises l’administration des usines après les précipitations du 9 août, exigeant des travaux d’amélioration du collecteur de Langelier et la construction d’un nouveau bassin de rétention.
À cette occasion, le directeur du dossier de l’eau du comité exécutif, Maja Vodanović, avait fait valoir que même la réalisation de projets si chers ne permettrait pas de contrer les pluies qui accumulent quelque 150 mm en une journée comme celles du 9 août. Elle a également mentionné que Montreal pourrait avoir à abandonner les sous-sols habités.
La ville rejette également les affirmations des citoyens d’Ahuntssic concernant les impacts que les œuvres d’infrastructure réalisées en 2021 auraient eu sous Boulevard Gouin, entre les avenues Christophe-Colomb et Curotte. «Les travaux de reconstruction des comportements d’aqueduc et d’égout ne réduisent pas la capacité des infrastructures», a déclaré Hugo Bourgoin.
Quant à l’ajout d’un pipeline à la rivière Prairies pour évacuer l’excédent d’eau du parc Louis-Hébert, une telle mesure nécessiterait l’approbation du ministère de l’environnement du Québec et devrait assurer la protection des terres contre les inondations, souligne la ville.
Les citoyens n’ont pas l’intention de s’arrêter là et d’examiner différentes options afin de poursuivre leur bataille. Pour le moment, cependant, la situation provoque beaucoup de stress aux résidents du secteur, et certains ont dû dépenser plus de 100 000 $ pour des travaux correctifs à leur résidence, explique Éric laty. «Les gens n’osent plus y aller en été parce qu’ils craignent d’autres épisodes de pluie intense.» »