«Cela ne me surprend que la moitié!» ». Si Aurélia de Portzamparc n’est pas surpris par les résultats de l’étude de l’Institut Montaigne, c’est parce qu’il est bien placé pour savoir que la fonction publique a la côte avec les jeunes.
«Nous avons fait beaucoup d’enquêtes il y a un an lorsque nous avons rencontré des difficultés de recrutement», a déclaré le président de la National Association of Territories HRD (Andrhdt). “Il est sorti que les jeunes ont une image positive de la fonction publique, ils le perçoivent comme un domaine où il est toujours possible de concilier la vie privée et professionnelle”, a déclaré le HRD.
Les résultats de l’étude de l’Institut Montaigne, réalisé à l’automne 2024, chez 6 000 jeunes âgés de 16 à 30 ans, ne disent rien d’autre. L’administration atteint la deuxième position dans les secteurs de l’activité dans lesquels les jeunes disent qu’ils sont prêts à travailler, derrière le luxe.
Relations humaines
La fonction publique est en avance sur la santé, l’environnement associatif, l’industrie automobile, l’informatique, la finance, l’aéronautique ou même l’enseignement. 45% des écoliers et des élèves âgés de 16 à 22 ans disent «certainement» ou «probablement» pour l’administration à l’avenir. Cette proportion atteint 53% des premiers actifs entre 19 et 22 ans et même 60% en «actifs avancés» entre 25 et 30 ans.
Pour Olivier Galland, l’un des auteurs de l’étude, «cette dynamique témoigne de l’intérêt des jeunes pour les relations humaines au travail et de la préoccupation croissante de la qualité de vie au travail». «Le contact avec le public est perçu comme un générateur de stress, et l’administration bénéficie de l’image d’un secteur conservé à ce niveau, qui n’est pas nécessairement conforme à la réalité», explique le sociologue et directeur de la recherche au CNRS.
La popularité de la fonction publique surprend également dans le sens où elle se heurte à l’importance croissante de la rémunération dans la nouvelle génération. Aurélia de Portzamparc s’oppose que «la fonction publique correspond aux aspirations des jeunes à la recherche d’un emploi qui a un sens et qui servira l’intérêt général en travaillant pour la fonction publique».
Toujours des difficultés de fidélité
Une observation à laquelle Olivier Galland souscrit, qui rappelle cependant que l’orientation reste très sexuée. «Les jeunes femmes se concentrent davantage sur les métiers centrés sur l’homme», note l’auteur, tandis que les hommes favorisent les secteurs orientés vers le «faire» et la «manipulation des signes» (industrie, construction, ordinateur, finance).
Traditionnellement associé à la sécurité et à la stabilité de l’emploi, la fonction publique attire donc maintenant pour d’autres raisons. Sans réussir à garder les jeunes travailleurs. «Beaucoup font des allers-retours parce qu’ils recherchent l’endroit idéal pour travailler et n’hésitent pas à partir si l’environnement ne leur convient pas», explique Aurélia de Portzamparc. «Il y a encore des difficultés de fidélité», soupire le HRD.