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Les graffitis de la souffrance et la Seconde Guerre mondiale ont sublimé dans des œuvres d’art -.

PL’EU de Rochelais connaît les détails de l’histoire de l’hôpital psychiatrique de Marius-Lacroix. «L’hôpital de la direction de La Rochelle» a été fondée en 1829 dans le village de Lafond, aux portes de la ville, avant de devenir le quartier que nous connaissons tous aujourd’hui. «Avant la construction de l’hôpital psychiatrique, les patients sous notre territoire étaient soignés à l’hôpital Saint-Louis, soit dans les hospices locaux, en prison ou en unités spécialisées pour les patients les plus difficiles», explique Clement Larcher, chef des affaires générales à Marius-Lacroix.

Cette gravure de navire fabriquée dans la pierre a été découverte dans le grenier de l'hôpital.
Cette gravure de navire fabriquée dans la pierre a été découverte dans le grenier de l’hôpital.

Yannick Picard

Pendant plus d’un siècle, l’hôpital a conservé ses activités exclusivement psychiatriques jusqu’à ce que pendant la Seconde Guerre mondiale, elle ait été réquisitionnée par les Allemands en 1940 et utilisée comme prison, principalement pour tenir des résistants et des familles juifs. «On estime que plus d’un millier du nombre de personnes qui l’ont adoptée pendant la guerre. Si certains étaient simplement interrogés puis libérés, d’autres ont subi des interrogatoires, des tortures et des actes de barbarie avant d’être incarcérés, envoyés dans des camps de concentration ou directement condamnés et abattus», poursuit Clément Larcher. Parmi les plus notables passés à l’ombre de ses murs figurent Léonce Vieljeux, Anne-Marie Epaud, Marcel Deflandre, Marie-Noémie Durand, Armand Bouffenie, Marie-Oisette Gorin, Marius Lacroix ou Marcelline Emonin.

Après avoir fait une empreinte conformément à l'original utilisant la photographie et la coupe laser, l'artiste le transforme dans le verre.
Après avoir fait une empreinte conformément à l’original utilisant la photographie et la coupe laser, l’artiste le transforme dans le verre.

Yannick Picard

L’artiste a repéré une cinquantaine de graffitis laissés sur la pierre par ceux qui ont souffert à l’ombre de ces murs

Après la fin du conflit, l’hôpital était toujours utilisé comme centre de détention pour les prisonniers allemands cette fois, avant de redevenir un hôpital psychiatrique. Henri Cons a été le premier directeur non médicine de l’établissement, responsable de la réouverture en 1949. Malgré tout, dans le sous-sol du bâtiment administratif, une douzaine de cellules sont opposées. «C’est là que les Allemands ont torturé leurs prisonniers», explique Clément Larcher.

En 1955, les médicaments neuroleptiques sont arrivés sur le marché et ont révolutionné la psychiatrie, libérant les malades et leur permettant de récupérer une vie en dehors du centre de soins. L’hôpital Lafond, dont la connotation populaire locale était devenue trop négative, a ensuite été rebaptisée l’hôpital Marius-Lacroix.

Le visage émouvant d'une petite fille.
Le visage émouvant d’une petite fille.

Yannick Picard

Depuis 2019, l’hôpital a hébergé dans l’un de ses bâtiments le collectif d’artistes «d’essence en carbone» qui permet aux patients et à profiter des activités culturelles et des activités. Huit artistes dont l’artiste plastique Mathieu Duvignaud soutient ce joli projet. Entre 2022 et 2023, l’artiste a repéré une cinquantaine de graffitis laissés dans la pierre par des gens qui, au tournant de l’histoire, ont souffert à l’ombre de ces murs. Des déportés résistants, futurs ou un patient simple, difficile à connaître, car le salpeur a rongé certaines gravures. «Je n’ai exploré que cinq bâtiments. J’ai trouvé des écrits comme« France Will Beat »ou même des signes de l’armée polonaise. Le plus beau pour moi est un bateau que j’ai découvert dans le grenier d’un bâtiment», explique Mathieu Duvignaud.

L'ancien hôpital des fous a été créé en 1829.
L’ancien hôpital des fous a été créé en 1829.

Yannick Picard

«Fragments» de l’histoire

Après avoir fait une empreinte conformément à l’original utilisant la photographie et la coupe au laser, l’artiste les a thermoformés dans le verre et a créé une œuvre originale pour retrader l’histoire de l’hôpital. Cette technique consiste à transposer des éléments graphiques en trois dimensions par du verre à cuisson lente. Le reste de l’histoire se poursuit à une centaine de mètres de l’hôpital psychiatrique de l’atelier de la création et du service de soutien par travail (ESAT) du treuil Moulinier. Une quinzaine de moulages seront placés dans une structure en bois par les travailleurs de la structure. «Nous avons toujours des projets enrichissants pour eux. Nous mettons toujours en évidence leurs compétences», assure que Xavier Primas, le directeur de l’atelier, et Delphine Loffredo, le cadre socio-éducatif de l’ESAT.

Ce travail intitulé «Fragments» sera exposé de façon permanente et gratuite, à l’entrée de l’hôpital à partir du 8 mai. Notez que l’hôpital Marius-Lacroix possède également un musée de psychiatrie qui ne peut être visité que par rendez-vous.

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