Nous l’appelons au président de la République, garant des institutions de la République et de la sécurité de tous les Français, pour mener la lutte contre l’anti-sémitisme du racisme, l’islamophobie pour en faire une cause nationale.
C’est pourquoi nous appelons l’organisation des domaines généraux de vivre ensemble et le rejet de la haine, et non pour les déclarations creuses. Mais pour construire des solutions. Pour écouter les réalités. Pour réarmer notre société face à la haine. Nous ne pouvons plus être satisfaits de discours compatissants après chaque drame. Aujourd’hui, nous exigeons des actes.
Nous ne voulons plus qu’un islam relégué aux marges, convoqué comme silencieux ou justifié. Nous ne voulons plus un climat où les femmes sont exclues en raison de leur écharpe, où les enfants sont considérés comme des suspects en raison de leur prénom, où les mosquées sont attaquées dans l’indifférence. Nous voulons une rafale, un éveil des consciences, une réaction au danger que notre pays gère si nous laissons le pneu social et l’idéal républicain se désintégrer.
Nous voulons une France en face, qui reconnaît ses erreurs, qui prennent des mesures. Mais nous demandons également quelque chose de plus grand: que la France se souvienne. Puisse-t-elle se souvenir de ceux qui l’ont construit, ceux qui l’ont défendu, de ceux qui, même aujourd’hui, y croient.
Chers amis, chers concitoyens,
-Aboubakar était un homme qui n’a rien demandé, sauf le droit de prier en paix. Honorons sa mémoire en refusant la haine. Honorons-le en travaillant, ensemble, à une France plus unie. Honorons-le tout en gardant la confiance dans ce pays, malgré les épreuves. Parce que l’histoire des musulmans en France n’est pas une histoire de renoncement. C’est une histoire de persévérance, de courage et, malgré tout, d’espoir.
Aboubakar, votre nom restera dans nos cœurs. Et à travers vous, nous continuerons à croire en cette France que nous aimons, pour lesquels nos anciens ont donné tant de choses, et pour lesquelles, même aujourd’hui, nous sommes prêts à construire.
Que Dieu accueille notre frère dans sa miséricorde. Et que son nom résonne éternellement comme un appel à la justice, à la paix, à la vérité. MERCI.
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KAMEL KABTANE est recteur de la Grande Mosquée de Lyon et président du Rhône Mosques Council (CMR).
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