“Le héros est celui qui, dans des circonstances dangereuses, survit toujours en tuant «: L’épitaphe d’Elias Canetti donne le ton. Tué ou tué, c’est le seul choix qui est offert aux personnages de La fille des yeux dorés, Deuxième roman de Fabrice Jamois, qui sera publié le 8 mai 2025, au LA Manufacture des Books.
Margot, le personnage principal, a été enfermé pendant trois ans dans une cave par un kidnappeur qui la laisse sauver si elle le lit tous les jours du Balzac. Littérature ou vie, en quelque sorte: Margot devient Pénélope et Shéhérazade en même temps, elle attend patiemment son temps devant son bourreau.
Mais son bourreau a également une vie normale: une famille, un fils adolescent qui lui demande le dernier iPhone à la mode. En allant l’acheter à l’Apple Store de l’Opéra à Paris, le kidnappeur de Margot se retrouvera au milieu d’une attaque perpétrée par des écologistes radicaux. Bloody for Bloody, cet ancien soldat agira en pleine attaque contre les terroristes et déménagera dans les médias du monde entier pour un héros.
Qui sont les héros? Peuvent-ils être des bourreaux en même temps ou successivement? C’est autour de cette question lancinante que l’intrigue du roman est lancée, et gardera le lecteur en suspense sur plus de 400 pages. Fabrice Jamois explore inexorablement le mal dans toutes ses coutures dans ce travail d’obscurité profonde où les destins cachés se brisent alors derrière la normalité en carton.
L’auteur, professeur de philosophie et spécialiste dans l’œuvre de Gilles Deleuze, publie ici son deuxième roman, After the Magnificent Mycéliumqui a raconté une épidémie éblouissante dans un Paris ressemblant fortement au Paris actuel. D’une écriture sèche, saccade, hyperréaliste et obsessionnelle, crue au bord de la scatologie, Fille aux yeux dorés Examiner les thèmes très actuels: la crise écologique, les féminicides, les réseaux qui alimentent l’industrie pornographique ou les nouvelles technologies. Un roman enraciné dans la réalité brute, qui plonge dans ses coins les plus effrayants, examinés sans concession, sans fard à paupières et surtout, sans aucune gestion pour le lecteur. Nous sortons secoués.
«The Girl With Golden Eyes» de Fabrice Jamois, publié le 8 Peut 2025 par éditions Fabrication des livres, 454 pages, 21,90 euros
Extrait : «À Balzac, Margot a trouvé son salut: son donjon est devenu un univers lorsque, pour beaucoup, l’univers n’est qu’un donjon.
Margot est un «chef-d’œuvre de la nature». Exceptionnel, sublime, unique. Et il lui appartient. Elle est son jardin secret, une source inépuisable de éblouissant. Une merveille qui transfigure la vie quotidienne et compense en grande partie les contraintes logistiques impliquées par son séjour dans la cellule. Si le plaisir de certains hommes est de tenir illégalement des animaux achetés sur le marché noir, Henri est allé beaucoup plus loin; Il a compris, comme Balzac, que «l’amour est essentiellement voleur», et a conquis la liberté ultime, qui est d’avoir une autre liberté. Il avait la force de vivre ce dont les autres n’osent même pas rêver, il s’appropria la femme dont la beauté a le plus ému, autant pour dire la vérité dans une âme et dans un corps. Une expérience écrasante qui le place au-dessus des autres ou à côté, et qui le confirme dans sa certitude d’être un individu exceptionnel. Parfois, Henri a même le sentiment de toucher la condition des dieux, il a plus d’une fois rêvé que Hadès enlève le Perséphone. Dans l’espace où il l’héberge, il exerce un pouvoir illimité sur son invité. Il a donc eu le fantasme pour modifier son rythme circadien en créant un cycle artificiel de lumière et d’obscurité de 23 heures, ou moins, comme nous le faisons avec les poules pour les amener à produire plus d’œufs dans les fermes de batterie. “