(Londres) La police antiterroriste britannique a ouvert jeudi une enquête sur les rappeurs d’Irlandais du Nord, soupçonnés d’avoir fait des remarques encourageant la violence contre les députés conservateurs et le soutien du Hamas, tandis que plusieurs groupes de musique les ont soutenus.
Publié à 6h33 Mis à jour à 7h11

Clara Lalanne Agence France-Press
Les enquêteurs, qui ont examiné deux vidéos de concert daté de 2024 et 2023, ont annoncé jeudi «qu’il y avait suffisamment de raisons d’enquêter sur d’éventuelles infractions» commis par le groupe de Belfast, connu pour son attitude punk et rebelle, et son soutien à la cause palestinienne.
Sur l’une des vidéos diffusées en ligne, l’un des rappeurs semble crier «Go Hamas, Go the Hezbollah» lors d’un concert à Londres l’année dernière. De l’autre, daté de novembre 2023, une personne sur scène déclare qu’un «bon conservateur [membre du parti conservateur britannique] est un conservateur mort. Tuez votre député ».
Le chef des conservateurs Kemi Badenoch a immédiatement revendiqué l’interdiction du groupe, et les élus ont exhorté le festival de Glastonbury pour déprogrammer les rappeurs de l’édition prévue fin juin.
Ces enregistrements ont été exhumés quelques jours après le concert du groupe au Californian Coachella Festival, où il a diffusé des messages contre Israël, ce qui a suscité de fortes réactions.
La rotule a déjà été licenciée d’un festival à Cornwalls (au sud-ouest de l’Angleterre), deux autres en Allemagne, où trois concerts prévus pour septembre ont également été annulés.
Face à la controverse, les rappeurs avaient assuré lundi «ne pas soutenir et jamais soutenu le Hamas ou le Hezbollah» et «condamner toutes les attaques contre les civils, toujours».
Au cours de leur concert à la mi-avril au Festival californien de Coachella, les rappeurs de Belfast avaient projeté sur un écran géant, les messages «Israël commet un génocide contre le peuple palestinien», «baise Israël, libérez la Palestine», suscitant de fortes réactions.
“Nous réfutons également l’idée que nous essayons d’encourager la violence contre un adjoint ou un individu”, ont-ils ajouté.
Ils se sont excusés auprès des familles de deux parlementaires, du travail Jo Cox et des Amasses Conservants, assassinés en 2016 et 2021, parce que ces familles avaient dit qu’elles se sentaient blessées par leurs paroles.
Le groupe a également dénoncé une «campagne de dénigrement» envers eux et une «instrumentalisation» des vidéos «hors contexte».
«Répression politique»
Plusieurs grands noms de musique comme Pulp, Fontaines DC et Massive Attack ont signé mercredi une lettre de soutien sur la rotule, ciblent selon eux d’une «répression politique» et une «tentative claire et concertée de censure et de déprogrammation».
“Dans une démocratie, aucune personnalité ou parti politique ne devrait avoir le droit de dicter qui peut se produire ou non lors de festivals ou de concerts”, a ajouté les signataires, qui font également partie de Paul Weller, ainsi que les groupes oiseaux, bice et crimains primaires.
Formé à Belfast en 2017 et composé de Mo Chara, Moglai Bap et DJ Provai, Kneceecap s’est fait un nom avec son énergie punk et ses concerts avec une atmosphère bouillonnante et souvent politique, où ses membres apparaissent le visage masqué d’un capot dans les couleurs du drapeau irlandais.

Photo Valerie Macon, Archives Agence France-Press
Mo Chara et Moglai Bap lors de leur concert à la mi-avril au Californian Coachella Festival.
Le trio a acquis la réputation mondiale depuis la publication de la documentation du survivant Rotule En 2024, décerné au Sundance Festival et au Bafta britannique.
Kneceecap, qui a sorti son premier album Beaux-arts En 2024 et chanté en anglais et en irlandais, défend sa langue de cri «anti-colonial» face au pouvoir britannique.
“Nous venons de Belfast et Derry, en Irlande, qui sont toujours sous la domination britannique”, ont-ils lancé au public lors de leur concert à la mi-avril au Festival californien de Coachella, «mais il y a une autre occupation, bien pire, en ce moment: libérer la Palestine!».
Le trio, qui préconise la réunification de l’Irlande, avait remporté fin novembre une confrontation avec l’ancien gouvernement conservateur britannique, ulcéré par ses positions jugé hostile au Royaume-Uni et qui avait refusé une subvention.