Le documentariste Joseph Hillel, d’Haïti et de Montréalais, nous offre un regard saisissant une troupe d’artistes de Port-au-Prince.
Dans un pays ravagé par les catastrophes naturelles et la violence, que peut servir l’art? C’est la question posée par le réalisateur Joseph Hillel, spécialisé dans les films sur l’art.
Il a commencé en 2023, avec la rencontre d’une troupe qui prépare la prochaine édition du Four Path Festival sous la direction de Guy Régis, Jr., derrière des grilles métalliques épaisses d’une résidence. Parce que Port-au-Prince est livré à la violence, les gangs font la loi (nous entendons les coups) et il peut sembler, dans un contexte aussi volatil, dérisoire de se concentrer sur la poésie, la musique ou le théâtre.
Photo fournie par quatre films
Et pourtant. Le regard sur le processus créatif, son urgence, sa nécessité même devant le chaos est avec précision qui n’est pas oublié. Le sujet, relayé par des artistes tels que Nehemiah Bastien, Erthon Edmond, Nathania Piriles, Schneiderson René, Staloff Tropfort, vous ainsi que l’écrivain Frankétienne, est décédé en février dernier, ne perd jamais ses forces, qu’elle soit historique, politique ou artistique.
Les scènes tournées dans la région de Montréal (très précisément à Laval) nous rappellent également le choix difficile de l’exil. À travers cette plongée dans le passé et le présent d’Haïti, nous nous interrogeons également sur son avenir et à travers les mots prononcés, de notre avenir à tous.
Coin est une œuvre forte, qui fait pression pour la réflexion, et qui est consciente de la nécessité absolue de la création en temps troublé… une observation qui peut être faite, même en dehors de l’Haïti.
Remarque: 3,5 sur 5
Coin est présenté dans la salle à partir du 2 mai.