Il y a des matins où Pascal Vincent doit s’habiller dans de l’eau froide, de sorte que la fusée de Laval l’a plongé dans une bouilloire de décisions impossibles.
Son problème n’est pas appelé «blessures», pas de «manque de talent», ni même «efforts défensifs». Non. Son problème a un nom prodige de 20 ans: Jacob Fowler.
Pendant deux matchs, l’enfant a maintenu les buts comme s’il avait joué pour un contrat à 8 chiffres. Il ne panique jamais. Il gèle les rondelles comme un vétéran.
Il n’a pas volé deux matchs, il a écrasé Cleveland. Le type de performance qui rend votre vestiaire silencieux. Le genre de performance que les supporters aiment.
Pire, c’est là que cela devient compliqué pour Vincent. Parce que samedi, Cayden Primeau est revenu de Montréal. Pire avec lui, un CV de loyauté et de respect.
Primeau, ce n’est pas n’importe qui. C’est un gars organisationnel. C’est lui qui t’y a amené. C’est lui qui a mangé des coups durs pendant la longue saison.
Mais la série ne doit pas respecter le passé. C’est pour vivre le présent. Et le présent crie Fowler avec la tête de la tête sur toutes les plateformes sociales.
Sur Twitter, sur RDS.ca, sur les forums Facebook: tout le monde demande une chose, une chose – gardez l’enfant dans le filet.
«Nous ne changeons pas une formule gagnante» qu’ils disent, mais en Québécois, c’est plus clair: ne pas changer un gardien de but qui en a juste coincé deux sans tressaillir.
Si vous souhaitez plaire aux supporters qui remplissent la cloche de la place, vous donnez le match n ° 3 à Jacob Fowler. C’était qu’il est venu voir.
S’il se flocons, vous apportez Primeau. C’est aussi simple que ça. Mais si vous faites le contraire, vous risquez de perdre votre élan et votre public.
Parce que pour le moment, Jacob Fowler est plus qu’un gardien de but: il est un symbole. Le symbole que la fusée est prêt à parier sur l’avenir.
Le symbole que CH n’enterrera plus ses jeunes derrière les anciens combattants en principe. Le symbole qui mérite passe devant le pedigree.
Mais Vincent est entraîneur. Pas d’influenceur. Pas vendeur de billets. Il doit gérer l’ego, les statuts, les attentes internes que nous ne connaissons pas.
Il sait que Primeau a travaillé dur. Il sait que Primeau prévoit de reprendre sa place. Et il sait que le vestiaire le respecte comme un vrai.
Mais le respect ne gagne pas de séries. Ce qui gagne la série, c’est la main chaude. C’est l’élan. C’est le gardien qui gèle les tranches à Cleveland.
Pire, c’est Jacob Fowler. Pas besoin de faire une enquête: le public l’a déjà élu. CH l’a repêché pour ces moments. La fusée l’a préparé pour cela.
Alors Pascal Vincent est là, au centre de l’incendie. Il a le choix entre écouter la foule ou flatter la hiérarchie. Entre la préparation de l’avenir ou le respect du passé.
Il y a des décisions qui nuisent à la fierté. Celui-ci peut blesser une saison. Et le pire de tout cela? Est qu’il ne peut pas gagner les deux côtés.
Et si Pascal Vincent décide jamais d’aller avec Primeau, il devra vivre avec le bruit. Car ce ne sera pas un choix neutre.
Ce sera un message. Un message à son vestiaire, à son directeur général, à son monde. Un message selon lequel la fidélité prévoit toujours des performances.
Mais s’il choisit Fowler, il accepte également de préparer la hiérarchie, de faire face aux émotions, pire pour parier sur ce que les supporters veulent vraiment.
Et entre nous, dans un amphithéâtre plein à craquer, avec une foule blanche qui vibre à chaque arrêt de l’enfant… il peut être temps de choisir le bruit.
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