Le procès de P. Diddy débutera le 5 mai 2025 à New York.
AFP
Le temps du procès a semblé pour le magnat du hip-hop P. Diddy, une figure majeure de l’industrie de la musique américaine qui se réunit lundi à la Cour fédérale de New York, accusée d’avoir mis son empire au service d’un système violent et impitoyable de trafic sexuel.
Son vrai nom Sean Combs, l’artiste et producteur phare de 55 ans, qui a soulevé une fortune considérable grâce à son entreprise dans la musique et les boissons alcoolisées, dormait depuis son arrestation il y a huit mois dans un centre de détention de Brooklyn renommé pour sa violence et sa délabrement.
P. Diddy risque la vie à vie pour la traite pour l’exploitation sexuelle, le transport de personnes à des fins de prostitution, ainsi que des actes d’enlèvement, de corruption et de violence regroupés sous l’accusation d’entreprise criminelle. Une qualification criminelle souvent utilisée contre les organisations de la mafia.
Le procès commencera par la sélection du jury, qui devrait durer une semaine.
Bling
L’affaire secoue l’industrie musicale américaine, qui, à l’exception de la star déchue du R&B R. Kelly, condamnée à 30 ans de prison pour crimes sexuels en 2022, a jusqu’à présent échappé à la vague #MeToo, contrairement à l’univers hollywoodien.
Depuis les années 1990, «Diddy», «Puff Daddy» ou «P. Diddy» est une figure centrale du hip-hop de la «côte Est», qu’il a aidé à faire des stars comme Mary J. Blige ou la légende du rap de New York, le notoire Big, assassiné en 1997.
Connu pour son image bling-bling, il avait l’habitude de donner des fêtes somptueuses où le gratin du showbiz a pressé et a longtemps maintenu son aura, malgré une violente réputation. Son procès s’ouvre, comme symbole, le même jour que le célèbre gala du Metropolitan Museum de New York, une réunion mondaine par excellence où il a l’habitude de monter les marches au milieu de dizaines d’autres célébrités.
Le rappeur et producteur ont plaidé non coupable de toutes les accusations, garantissant que toutes les relations sexuelles ont été accordées. Au cours d’un récent public préliminaire, son avocat Marc Agnifilo a donné un aperçu de la stratégie de défense en évoquant le style de vie des «échangistes» de l’artiste.
Cassie
Au cœur de l’accusation, qui s’est propagée sur une période de 2004 à 2024, est au contraire, l’organisation des marathons sexuels appelée «freak-offs», fournie par la prise de drogue et où les femmes ont été forcées à de longues relations avec les travailleuses du sexe.
Selon l’acte d’accusation, Sean Combs a «dirigé» ses scènes, parfois enregistré sur vidéo et pourrait être menaçant ou violent pour atteindre ses fins. Le bureau du procureur fédéral de Manhattan évoque des complices sans les nommer, mais Sean Combs sera le seul accusé.
Le chanteur de R&B Cassie, qui avait été en couple avec Diddy, sera l’un des témoins les plus attendus. Une vidéo diffusée par CNN et capturée par des caméras de surveillance avait montré à Sean Combs se livrant à une véritable explosion de violence contre elle, en 2016, dans un hôtel à Los Angeles.
Cassie avait ouvert les vannes contre le vainqueur des Grammy Awards en déposant une plainte civile en 2023, affirmant que son ancien compagnon l’avait soumis à plus d’une décennie de violence et de viol en 2018. L’affaire a été rapidement réglée à l’amiable, mais une série d’accusations d’agression sexuelle et de viol a suivi.
Par la suite, le FBI avait lancé de vastes recherches sur les recherches dans ses résidences à Miami et à Los Angeles.
Parallèlement à son procès pénal, Diddy s’effondre maintenant sous les plaintes civiles de plus d’une centaine de prétendus victimes de violences sexuelles.
(AFP)