Le meurtre d’Aboubakar Cissé dans la mosquée du Grand-Combe n’est pas une nouvelle. Le meurtrier s’est filmé en versant sa haine contre l’islam. Cette haine est soigneusement maintenue depuis de nombreuses années. Ce que nous disons des musulmans aujourd’hui est très similaire à ce que nous avons dit des Juifs dans les années 1930; Een une crise complète du capitalisme, le musulman est devenu le bouc émissaire de tout ce qui ne fonctionne pas dans notre société.
Les Juifs ont connu cette stigmatisation lorsque l’anti-judaïsme chrétien s’est transformé en anti-sémitisme racial. Ils étaient alors pour les anti-Semites «parias asiatiques inassimilables» selon l’expression d’Hannah Arendt. Nous ne savions pas à l’époque ce que dirigerait ce racisme. On ne sait pas aujourd’hui ce que l’islamophobie mènera.
Il y a contre les musulmans la continuation de tout ce qui n’a pas été dit sur le colonialisme français: les fumeurs, le Gégène puis la défaite en Algérie, le coup de Thiaroye, les massacres du 17 octobre 1961…
La France a toujours été une terre d’immigration. Les générations d’immigrants ont souffert du racisme et de la discrimination avant de se joindre. Pour les musulmans, le racisme ne s’est jamais arrêté. Il s’accompagne de violences policières et de crimes impunis.
Les employeurs sont allés chercher les immigrants des anciens pays colonisés pour avoir une main-d’œuvre exploitable et chorable en remerciement. Discrimination au travail, au logement, à l’éducation a survécu à leurs descendants.
Les médias et les politiciens se sont spécialisés dans le racisme non stabilisé et la criminalisation systématique de l’islam, accusée d’être un terroriste, obscurantiste, anti -mite et refusant des «valeurs» occidentales. Le mythe du «grand remplacement» s’est propagé.
Les déclarations et les actes du ministre Retailleau sont à un acte: ses sorties sur le voile, sur les Frères musulmans, ses accusations répétées contre les musulmans «ne respectent pas les lois de la République» s’accompagnent du refus de faire des visites traditionnelles à des représentants du culte musulman.
Son refus d’aller au Grand-Combe ou de visiter la famille d’Aboubakar Cissé contraste avec la réactivité des autorités chaque fois qu’il y a de la violence contre les Juifs.
L’UJFP envoie ses condoléances aux proches d’Aboubakar Cissé.
Elle réitère sa dénonciation de toutes les formes de racisme, contre les Noirs, les Rroms, les Arabes. Il dénonce l’islamophobie et l’anti-sémitisme.
Elle dénonce le ministre Retailleau qui copie les déclarations et les méthodes du rassemblement national et installe la France dans un régime fasciste.
La coordination nationale, de l’UJFP, le 2 mai 2025