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Mathieu Spinosi: “Jouer de la musique ou jouer de la comédie est le même”

Mathieu Spinosi: “Jouer de la musique ou jouer de la comédie est le même”
Mathieu Spinosi: “Jouer de la musique ou jouer de la comédie est le même”

Jouer la comédie ou jouer du violon, pourquoi choisir ? Dans Les Musiciens de Grégory Magne, en salle la semaine prochaine, Mathieu Spinosi incarne le premier violon d’un quatuor à cordes déchiré par les crises d’ego avant un grand concert. Un rôle sur mesure pour cet artiste de 34 ans, fils du chef Jean-Christophe Spinosi. Il continue d’ailleurs de se produire sous sa direction au sein de l’ensemble Matheus. Pourtant, le violoniste s’est aussi imposé comme acteur au fil des années, de la série Guyane au film Les Souvenirs, aux côtés d’Annie Cordy et Michel Blanc. Il est un cas rare — peut-être même unique en France — d’un comédien et musicien qui continue de mener de front, de façon professionnelle, les deux activités.

N’a-t-il jamais été tenté de choisir entre ses deux pratiques ? « Non, jamais », répond le comédien-violoniste. « On a toujours essayé de me faire choisir depuis le début. J’ai l’impression que les Anglo-Saxons se posent moins la question qu’en France. Il me semble que c’est un peu la même chose, la comédie et la musique : ce sont juste des techniques différentes. Dans un cas, on a un instrument. Dans l’autre, c’est nous l’instrument. » Il poursuit : « Quand j’écoute de la musique, que ce soit de la musique à programme ou de la musique pure, je vois de la dramaturgie, je vois des images et j’ai envie de les incarner. Pour moi, la musique est aussi un travail d’acteur. Et quand je joue la comédie, il y a aussi du rythme, il faut jouer avec l’autre, l’écouter… » Même en tournage, Mathieu Spinosi n’abandonne pas son instrument de prédilection et amène son violon électrique.

Né en 1990, l’artiste a vu le jour presque en même temps que l’ensemble Matheus, fondé par son père, Jean-Christophe Spinosi. Depuis ses 16 ans, il s’y produit régulièrement, notamment le 7 mai prochain au Quartz, pour un Didon et Enée avec des lycéens. Est-ce facile d’être dirigé par son propre père ? « C’est très facile », explique Mathieu Spinosi. « Dans la vie de tous les jours, on peut avoir des accrochages, mais dans le travail, c’est très simple. J’ai toujours observé, depuis mon plus jeune âge, l’ensemble Matheus, et je connais exactement la manière dont il veut transmettre la musique, son discours, sa vision. Quand je suis né, mes parents ne pouvaient pas prendre de nounou et ils répétaient avec moi dans la salle de répétition. C’était le seul moment où j’étais sage, j’avais même un petit jouet violon et je venais avec, jusqu’à mes trois ans, jusqu’à ce que je parte à l’école. »

Et à quel moment son désir de comédie est-il né ? « Au lycée, quand j’ai découvert le théâtre à 17 ans, j’ai su tout de suite que c’est ce que je voulais faire. J’avais une vision un peu naïve, je me disais que j’allais pouvoir faire tous les métiers en les incarnant. » A-t-il appris la comédie comme il a appris la musique ? « Je pense qu’il faut vivre un maximum d’expériences et se faire son chemin soi-même. Bien sûr qu’on peut apprendre des techniques, mais pour moi la vie aussi nous apprend à être comédien. »

Mathieu Spinosi a plus d’une corde à son archet. En 2018, il interprétait le rôle du Prince dans la comédie musicale Peau d’Âne au théâtre Marigny. Une expérience forte pour l’artiste, qui a travaillé le chant avec Michel Legrand lui-même. « Michel Legrand aime bien prendre de bons chanteurs, mais moi, en l’occurrence, on m’avait pris plus pour le rôle, pour l’aspect théâtral. Deux jours avant l’enregistrement du disque — je venais tout juste de savoir que j’étais pris pour le rôle — je n’avais pas les partitions, je n’avais rien, je ne connaissais pas les autres musiques. Je me retrouve chez Sony avec plein de gars en costard, et Michel Legrand. On commence, il me dirige, et il m’arrête tout de suite : “Mais monsieur, vous n’êtes pas chanteur ?” Il m’a fait un cours de chant en direct, et je lui demande si je peux faire la chanson du Prince, la seule que je connaissais, celle que j’avais travaillée. Je la lui ai chantée, et ça s’est bien passé. Il a tout de suite vu que j’étais capable de comprendre. J’ai pris des cours de chant avec lui, chez lui, avec son Oscar sur son piano. »

Il mêle une nouvelle fois la comédie et la musique dans le nouveau film de Grégory Magne, Les Musiciens, en salle le 7 mai. L’histoire : une riche héritière, incarnée par Valérie Donzelli, parvient à réaliser le rêve de son père défunt — réunir quatre Stradivarius issus du même bois, du même arbre, pour un concert unique. Mais les quatre musiciens, dont Mathieu Spinosi, qui interprète George, le premier violon, ne parviennent vraiment pas à s’entendre. Les crises d’ego se succèdent, et l’on fait alors appel au compositeur de la partition, Charlie Beaumont, interprété par Frédéric Pierrot. Qu’est-ce qui l’a séduit d’abord dans ce rôle de violoniste arrogant, prétentieux mais attachant ? S’est-il inspiré de musiciens qu’il connaît ? « Non, je ne me suis inspiré de personne, mais c’est vrai qu’il est épicé, ce George. C’était une de mes craintes, j’en ai beaucoup parlé avec Grégory avant le tournage, j’avais peur qu’il soit détesté. On a essayé de trouver un équilibre aussi avec l’humour, parce que ça amène de la comédie, les conflits qu’ils ont les uns avec les autres. »

Y a-t-il autant de guerres d’ego chez les musiciens que dans le film ? « Je pense que c’est vraiment dans tous les milieux », répond Mathieu Spinosi, « on est dans un monde d’humains, et il y en a partout. » Dans le film, les quatre musiciens du quatuor sont interprétés par des musiciens professionnels, qui savent aussi jouer la comédie. « C’était important pour Grégory Magne, et pour le film, qu’il y ait une crédibilité, une vérité dans tous les petits gestes des musiciens, dans la manipulation de l’instrument. Il y a beaucoup de scènes de répétition dans lesquelles on nous voit jouer, pour de vrai. » Un rôle hybride, entre musique et comédie, qu’a particulièrement apprécié le comédien touche-à-tout et curieux, qui rêve aujourd’hui de mettre en scène un opéra.

Les Musiciens, de Grégory Magne. 1h42mn. En salle le 7 mai.

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