essentiel
Bien que chahuté, l’économie russe semble résister grâce à un effort de guerre massif et à une réorientation commerciale en Asie. Mais derrière cette résilience apparente, l’inflation, la dépendance militaire et l’isolement technologique affaiblissent définitivement le modèle économique du Kremlin.
Plus de trois ans après le début de la guerre en Ukraine, l’économie russe a une résilience inattendue. Poursée par des dépenses militaires massives et une réorientation commerciale en Asie, il maintient une croissance modérée malgré les sanctions occidentales. Cependant, cette dynamique est basée sur des fondations fragiles, marquées par une inflation persistante, une dépendance accrue à l’égard du secteur militaire et des perspectives d’exportation incertaines.
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En 2025, la Russie a prédit une croissance économique de 1,8% dans un scénario de «guerre commerciale», contre 2,5% dans un scénario plus optimiste. Cette croissance est largement soutenue par les dépenses militaires, qui représentent désormais environ 30% du budget fédéral. Le secteur de la défense est devenu un moteur économique majeur, absorbant une part croissante des ressources nationales.
Inflation élevée
L’inflation reste élevée, avec des projections de 8,2% pour 2025 dans le scénario pessimiste. Cette situation est exacerbée par l’augmentation des salaires réels et une politique budgétaire expansionniste. La Banque centrale de Russie maintient un taux clé élevé, actuellement à 21%, pour essayer de contenir de l’inflation, mais cette politique ralentit également les investissements et la production intérieure.
Pool – Alexander Kazakov
Face aux sanctions occidentales, la Russie a redirigé ses exportations énergétiques vers l’Asie, notamment la Chine et l’Inde. Cependant, cette réorientation ne compense pas complètement la perte des marchés européens, en particulier pour le gaz, dont les exportations sont passées de 155 milliards de m³ en 2021 à 27 milliards en 2023. De plus, les infrastructures nécessaires pour transporter le gaz vers l’Asie sont insuffisantes, limitant les capacités d’exportation.
Centré sur l’armée
L’économie russe est de plus en plus axée sur le secteur militaire, au détriment des investissements civils. Cette militarisation de l’économie crée des déséquilibres et des tensions sur le marché du travail, avec une pénurie de travail qualifié dans d’autres secteurs. De plus, les sanctions limitent l’accès aux technologies occidentales, ralentissant l’innovation et la modernisation de l’économie.
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Les perspectives à moyen terme sont donc incertaines. L’économie russe opère actuellement comme une économie de guerre, la croissance alimentée par les dépenses militaires et une réorientation commerciale en Asie. Une stratégie qui a donc de nombreuses limites en vue de la stabilité économique à long terme.