Ce vendredi 2 mai, une semaine après le meurtre d’Aboubakar Cissé, le procureur de Nîmes a tenu une conférence de presse pour faire le point sur l’enquête et donner des détails sur le profil d’Olivier A., le principal suspect.
Une semaine après le meurtre d’Aboubakar Cissé à la Mosquée de la Grand-Combe, dans le GARD, le procureur de Nîmes Cécile Gensac a fait le point sur l’enquête et a également expliqué pourquoi les poursuites antiterroristes nationales n’ont pas saisi.
• Un transfert de «ici la fin de la semaine prochaine»
Après avoir fui en Italie, le principal suspect du meurtre d’Aboubakar Cissé, Olivier A., est allé à la police italienne dimanche soir au poste de police de Pistoia près de Florence.
Le suspect «n’a pas encore été donné aux autorités françaises», a déclaré Cécile Gensac, qui a salué «la grande efficacité et la grande réactivité» de la justice italienne avec laquelle «une coopération (…) fluide» a été mise en place. Le transfert devrait intervenir «d’ici la fin de la semaine prochaine», a-t-elle déclaré.
• «Pas de qualification terroriste»
Alors que les questions concernant la non-sâlsine ont posé une semaine dans le dossier de la part du PNAT (poursuites nationales anti-terroristes), Cécile Gensac a confirmé que le PNAT “n’a pas conservé de qualification terroriste et n’a pas saisi les faits commis”.
Elle a rappelé «qu’en aucun cas, la référence du PNAT ne serait une relativisation de la gravité des faits commis, qui dans l’État, rendent la vie criminelle à perpétuité» à Olivier a ..
«Le ciblage à un rythme de race et de religion n’est pas un critère suffisant pour référence au PNAT. La nature potentiellement internationale de l’affaire», a déclaré le procureur.
Le procureur de Nîmes décrit le meurtre d’Aboubakar Cissé comme émanant d’un individu «dans un contexte isolé, sans demande idéologique ni lien avec une organisation diffuserait une réclamation idéologique». «Les ressorts pour agir de l’agresseur semblaient rapidement être profondément personnels: veulent tuer, quelle que soit la cible et la fascination morbide.»
• Olivier A., un suspect «très actif sur les réseaux sociaux»
Olivier A., le principal suspect, est un homme né le 19 octobre 2004. Le procureur de Nîmes Cécile Gensac a déclaré qu’il était un «chrétien non pratiquant» et «très actif sur les réseaux sociaux».
Sur les réseaux sociaux, le jeune homme «avait annoncé en amont qu’il allait attaquer physiquement quelqu’un», sans préciser la religion ni l’ethnicité ciblée. «Je vais le faire aujourd’hui, je vais le faire dans la rue», a écrit Olivier A. dans une discussion avec un utilisateur.
• Aboubakar Cisssé, un homme «dévoué et agréable»
Tué avec 57 coups de couteau, Aboubakar Cissé est arrivé en France “dans l’environnement peut-être vers 2018” sous le statut de mineur non accompagné et a déclaré qu’il était né en 2003, a déclaré Cécile Gensac. Il avait fait une «insertion discrète» à La Grand Combe, dans le Gard avec l’objectif d’une «vie personnelle sans histoire et volontairement éloignée de certaines mains tendues».
Le magistrat le décrit comme «dévoué et agréable», expliquant que la mosquée était pour lui «un refuge» et «il s’est consacré à des tâches d’entretien dans cet établissement dans lequel il a pratiqué sa religion».
«Rien, en l’état, ne nous permet de supposer qu’il avait déjà traversé le chemin de son agresseur» à la mosquée du Grand-Combe, a ajouté le procureur de la République de Nîmes.