
«8 h 30. Les moutons sont rassemblés, les autres essaient de résister. Une salve dans l’air.» » Commence ainsi, sous la plume de Jean Henry, sous-lieutenant français, le massacre de dizaines d’escarmistes africains à Thiaroye (Sénégal), 1est Décembre 1944. Son journal de bord est né du bas d’un coffre sept ans après sa mort en 2007 et a été versé au Historic Defence Service (SHD) le 4 mars.
L’officier subordonné provoque un saut inquiétant dans l’histoire du premier crime colonial à grande échelle commis après la Seconde Guerre mondiale. Ce jour-là, pour avoir réclamé leurs pensions et leurs ventes, des dizaines de soldats africains de la France où ils avaient été détenus dans des camps allemands, ont été tués sur les ordres d’officiers français.
«Les rebelles essaient de saisir un matin [automitrailleuses]. Les mineurs excitent les autres à la rébellion. Ceci est le signal du Baroud. Les tirailleurs de 7e Et quelques artilleurs ouvrent le feu. Les autres représailles avec 9 mm et 7,65, ainsi qu’une ou deux mitrailleuses. Enfin, la force reste dans les troupes de l’ordre. Plusieurs rebelles sont sur la tuile. Les autres sont sérieusement détendus », Informe-t-il dans un petit cahier bleu de 94 pages, consulté par Le monde AU SHD. «Enfin, nous avons pris les mesures nécessaires. (…) Résultat de la journée: 35 morts, 59 blessés », conclut Jean Henry avec les chiffres officiels des autorités françaises.
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