Le Sénégal, comme les autres pays du monde, a célébré la fête du Travail ce jeudi 1er mai.
Selon le Bureau international du travail, neuf travailleurs sur dix au Sénégal emploient un emploi informel et 97% des entreprises évoluent dans ce secteur.
Par conséquent, cette masse silencieuse qui contribue à l’économie sénégalaise se sent marginalisée et non préoccupée par les célébrations de la fête du Travail.
Lamine Saloum, un marchand, déplore le manque total de soutien des autorités, «Les autorités n’ont aucune considération pour nous, que ce soit le préfet ou le maire. Ils ne nous ont pas laissé travailler, comme si nous ne faisions pas partie de ce pays. Cependant, ils devraient nous soutenir, nous, les vendeurs itinérants, car nous n’avons pas beaucoup de moyens«, Il regrette.
Même cloche à Modou Ndiaye, vendeur de vêtements. Pour lui, les difficultés sont multiples: un faible pouvoir d’achat, un ralentissement et des ventes invendus qui s’accumulent. “”Pour dire la vérité, l’argent ne circule pas. Nous parvenons à nous fournir des marchandises, les clients ne paient pas le bon prix. Le pire. Je ne vends parfois aucun article du matin au soir. Ceux qui vendent de la nourriture en retirent, alors imaginez-nous, des vendeurs de vêtements«Il explique, visiblement découragé.
-Birane Bâ, également vendeur de chaussures, souligne la concurrence déloyale. “”Je me demande où sont les responsables du contrôle des prix. Certains parviennent à apporter des produits importés qu’ils vendent moins cher, tandis que nous, fils du pays, s’effondrent sous le poids des impôts. Il aurait été suffisant pour que l’État abandonne certaines taxes pour que la situation s’améliore, à la fois pour nous et pour les clients«, Il dénonce.
Du côté des consommateurs également, le mécontentement augmente. Maïssa Fall, Mère, déplore une épidémie de prix incontrôlé. “”Tout coûte cher ici, c’est la vérité. Avec 3 000 FRANCS FCA, vous n’obtenez presque rien sur le marché. Cette épidémie de prix pèse lourdement sur nous. Pour en sortir, nous sommes obligés de nous contenter du strict minimum».
En ce 1er mai, alors que certains réclament de meilleurs salaires ou des bonus de retour, d’autres, plus silencieux, mais tout aussi essentiels à l’économie nationale, demandent simplement à être vus, entendus et traités avec justice.
Par Moustapha Cissé (Dakar, Correspondence)
05/01/2025 à 20h53
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