News 24 FR France

Ministance, Ibramah et!

-

Saviez-vous que lors de mon dernier gardien, il y a 10 jours, une femme de 40 ans est arrivée aux urgences à 3 heures du matin, accompagnée de son fils de 18 ans, ayant un pneumothorax compressif et une aciocétose diabétique? Deux urgences vitales. Deux diagnostics qui nécessitent une intervention immédiate: insuline, sérum salé, drainage thoracique. Minutes compter.

Saviez-vous le ministre que rien de tout cela n’était disponible dans la salle d’urgence dans un hôpital de niveau 3?

Saviez-vous que son fils, paniqué, devait courir pour acheter les drogues lui-même? Et pire, il avait l’argent sur son téléphone, mais la pharmacie de l’hôpital n’a pas pris vague? Moi, le médecin en service n’avait que de l’argent dans ma vague aussi.
À 3 heures du matin, où vouliez-vous qu’il retire de l’argent, ministre? Dans la rue? Dans un distributeur fantôme?

J’étais seul. Seul face à cette femme qui étouffait. Seul devant ce fils qui a regardé sa mère pour mourir. Seul, quand je savais exactement quoi faire, mais le système, notre système m’a empêché.

Je me suis battu parce que c’était hors de question que cette femme décède devant son fils pour des drogues qui étaient censées être disponibles à tout moment dans un service d’urgence.
J’ai couru, supplié, recherché désespérément une solution. Et savez-vous qui nous a sauvés ce soir-là? Le caissier de la brioche d’or de l’UCAD (mille merci à lui).
Oui, un homme dont le travail est de vendre des croissants a fait ce que notre hôpital, votre hôpital ne pouvait pas faire: il nous a aidés.

Est-ce notre système de santé?

-

Un médecin seul, de 17 h à 8 h, qui doit:
– Surveiller 45 patients, dont 4 en soins intensifs.
– Gérer les urgences, les hospitalisations, les opinions.
– et en plus, en jouant le banquier, le logisticien, le mendiant des médicaments à 3 heures du matin

Nous, médecins, nous nous tuons. Nous inventons les solutions Miracle dans un système en ruine. Nous prions des caissiers de boulangerie pour sauver des vies. Jusqu’à quand?

Suffisamment de discours. Assez de promesses. Assez de vies sacrifiées pour des économies dans la misère.

Je vous demande, au nom de cette femme, ce fils, de tous ceux qui meurent dans l’ombre comme vous le dites sans études sur les conditions préalables:
– recruter des médecins qui sont au chômage avant de les perdre
– Soutenir les urgences avec des médicaments.
– Arrêtez de faire des hôpitaux à partir des budgets Tremb
La santé est inestimable. Mais son absence coûte vit.
Acte. Il est temps de faire de ce secteur une priorité

Tout en espérant que, d’ici la prochaine «fête du Travail», les choses vont vraiment changer.

Aminata diop, docteur

Related news :