Les lapins de la crétinité, les musiciens, les clowns et même Jésus avaient rencontré le 1er mai pour battre le trottoir parisien, entre le lieu de l’Italie et celui de la nation. Les pensions, les conditions de travail mais aussi le contexte international étaient au centre des réclamations.
Selon le CGT, il y avait quelque 100 000 à démontrer ce jeudi sous un soleil brillant. Le ministère de l’Intérieur évalue la participation à 32 000 personnes à Paris. C’est deux fois plus que l’année dernière.
L’atmosphère était généralement à la fête même si certains incidents étaient notés. Vers 15 h 30, les élus socialistes ont été violemment pris en charge par des blocs noirs. Selon le ministère de l’Intérieur, 52 personnes ont été arrêtées dans l’après-midi à Paris et 19 placées en garde à vue.
Un succès. Selon le CGT, il y avait quelque 100 000 à démontrer ce jeudi sous un soleil brillant. Le ministère de l’Intérieur évalue la participation à 32 000 à Paris, deux fois plus que l’année dernière.

François, alias «Jesus Yellow Vest», n’aurait pas manqué pour rien au monde l’opportunité de diffuser un message de paix. «La préoccupation d’aujourd’hui est un manque de paix, il n’y a qu’une seule personne qui a réussi à fédérer il y a 2 000 ans.» Amen. (Dis, il n’y aurait pas de conclave dans quelques jours?)

Gaston et Léonard, 8 ans, sont déjà des habitués de la chaussée parisienne. “J’aime aller aux manifestations, j’étais déjà venu à la grève de travail l’année dernière”, a déclaré le second. «C’est la fête du Travail, corrige sa mère. Il est important, c’est une éducation populaire, cela leur habilite et cela leur donne des outils pour réagir au monde qui nous entoure.» »

Nationalité kurde, Izzet vient de démontrer «pour les droits des travailleurs» chaque année. «Il est loin d’être gagné. Ce cuisinier donne comme preuve de la réaction de son patron quand il lui a annoncé qu’il ne travaillerait pas aujourd’hui.» Il n’était pas content, sans moi, il ne peut pas ouvrir. »»

Les militants d’Antifas et les blocs noirs ont pris les devants. Si dans l’ensemble, l’atmosphère était à la fête, 52 personnes ont été arrêtées lors de l’événement et 19 placées en garde à vue. Certains blocs noirs sont soupçonnés de les avoir attachés à des militants socialistes au milieu de l’après-midi.

Jean-François, 67 ans, vient presque chaque année. “Certaines années, j’ai un peu d’espoir. Cette année, pas vraiment. Tout le monde à gauche essaie de tirer la couverture par eux-mêmes, les dirigeants cherchent surtout pour établir leur propre carrière”, estime-t-il.

Première démonstration pour Raoul, 5 ans. «Pour moi, le 1er mai, c’est une fête et je voulais inculquer cela, pour lui faire comprendre ce que c’était», explique sa mère, Julienne, tout en reconnaissant que son fils est particulièrement intéressé à chasser les autocollants des différentes fédérations.

Canioni, 87 ans – bientôt 88 – est peut-être le doyen de cet événement. Elle est tous les combats. «La semaine dernière, j’ai démontré contre les expulsions. Je m’inquiète pour ce monde, donc j’essaie d’agir à ma petite échelle.» »

Nous rencontrons toutes sortes de personnes en démonstration. “Macron, vous allez fessée”, a déclaré cet homme, brandissant son fouet.

Nicolas, 30 ans, vient presque chaque année pour battre le trottoir le 1er mai. «Chaque année, il est important, mais il est vrai que cette année, avec la montée de l’extrême droite, le contexte est particulier.» Est-il optimiste pour l’avenir? «Si nous perdons espoir, cela ne vaut même pas la peine d’essayer», insiste-t-il.

Qui dit manifes dit de la musique. Ici, l’orchestre de la culture en lutte.

Les lapins crétiniens – en réalité les délégués du syndicat d’Ubisoft – sont un peu désillusionnés. «Politiquement parlant, Macron est assis à un dialogue. Aujourd’hui, nous sommes là pour gouverner le peuple et non pour le peuple», déplore Louis, notamment la réforme des retraites.

Le baron est dans la rue! Gilbert, activiste Attac, défilement pour la taxation des ultra-tes.

Marim est un habitué des manifestations et en particulier de ceux du 1er mai. De nombreux drapeaux palestiniens étaient visibles tout au long de la procession, en solidarité avec Gaza. «Ce drapeau n’est pas seulement pour ce qui se passe en ce moment. La Palestine est l’incarnation du colonialisme», insiste-t-elle.

Première démonstration pour Marius, 5 ans et demi. Sa mère, Marie, qui appartient à la construction CGT, a voulu lui transmettre cette tradition. «Nous devons être optimistes et ne pas abandonner pour continuer à se battre. Ce n’est pas le moment de tout voir en noir, nous sommes à un moment charnière, politiquement, socialement», insiste-t-elle.

«Prout, c’est parce que nous ne sommes pas heureux. Quand il n’y a plus de communication, Prout vous fait réfléchir», explique Cyril, dont il s’agit de la première démonstration du 1er mai. Prout.

Un appareil important avait été déployé tout au long de l’itinéraire. Le préfet de la police avait annoncé la présence de «2 000 inscrits». Un appareil «exceptionnel» mais «habituel» pour le festival du travail.