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Menaces contre la souveraineté | Le Canada ne peut vraiment compter sur lui-même -.

Le tournant brutal de la politique américaine ne signifie pas l’effondrement de la politique étrangère du Canada. Ottawa reste résolument attaché au libre-échange, au multilatéralisme des Nations Unies et à l’OTAN.

Publié à 16h00

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Jonathan Paquin

Jonathan Paquin Directeur, École supérieure d’études internationales, Laval University

D’un autre côté, en termes de sécurité et de défense, les répercussions sont beaucoup plus inquiétantes. Déclarations incendiaires de l’administration Trump évoquant l’asphyxie économique du Canada afin de l’annexer à 51e L’État, ou son désir de redessiner unilatéralement la frontière canadienne-américaine, constitue des menaces sans précédent pour notre souveraineté. Dans ce contexte, quelles leçons stratégiques que le Canada devrait tirer? En voici quatre.

1. L’urgence d’une révision stratégique

Le Canada doit impérativement examiner l’équilibre de sa stratégie en ce qui concerne les États-Unis. Il reste essentiel, il faut se rappeler, pour maintenir les meilleures relations possibles avec Washington, car, malgré les tensions actuelles, les États-Unis resteront notre principal partenaire économique à la fin de la guerre commerciale.

Cependant, il est tout aussi important de réduire notre exposition aux risques économiques liés à une dépendance excessive à l’égard du marché américain. Cela implique «dérisoire1 Notre sécurité économique en diversifiant activement nos partenariats internationaux et en renforçant notre résilience nationale, en particulier par une croissance du commerce interprovincial.

En termes d’autonomie stratégique, bien que le rapprochement avec l’Europe soit un moyen de favoriser, il doit être reconnu que cette option est en partie basée sur une réaction émotionnelle à Trump.

Cela tend à masquer les limites du béton, même les effets contre-productifs, ce que cela pourrait provoquer le Canada. Certains experts2 ont également augmenté d’importants obstacles à l’accès canadien à l’industrie à l’écosystème européen de la défense: protectionnisme persistant, insuffisance de l’équipement européen aux besoins canadiens spécifiques et saturation des capacités industrielles européennes en raison de l’effort de guerre en Ukraine.

Aucune substitution complète pour l’industrie américaine n’est réaliste à court ou à moyen terme. Il sera donc crucial de distinguer nos aspirations stratégiques des réalités industrielles dans la redéfinition de nos partenariats avec l’Europe.

2. Trump est notre plus grande menace

Beaucoup plus que la Chine ou la Russie, c’est l’administration américaine actuelle qui représente la plus grande menace pour le Canada, car elle attaque délibérément et de manière persistante nos intérêts vitaux. Même si Trump devait modérer ses paroles, le mal est fait.

Grâce à ses déclarations provocantes, il a aidé à germer, dans la droite radicale américaine, l’idée qu’une annexion ou une redéfinition de la frontière avec le Canada pourrait non seulement être possible mais souhaitable.

Dans un contexte mondial où les bouleversements climatiques s’intensifient, où l’eau douce est raréfly et où la course aux métaux stratégiques accélère, les immenses richesses naturelles du Canada suscitent un intérêt croissant. Si Trump devait renoncer à le prendre, le fait demeure qu’il aurait pu tracer la voie à un successeur plus déterminé, prêt à considérer ce scénario à l’avenir.

Le Canada est seul

Pour atteindre l’objectif des 2% du PIB consacré à la défense, pourrait certainement mériter une reconnaissance accrue dans l’OTAN, mais changerait l’asymétrie de pouvoir entre le Canada et les États-Unis. De même, un rapprochement stratégique avec la France ou le Royaume-Uni ne peut pas réduire considérablement notre immense vulnérabilité stratégique à Washington.

En cas d’agression américaine, un resserrement des liens avec l’Europe resterait essentiellement symbolique, car aucun partenaire européen ne risquerait de confrontation directe avec la principale puissance militaire mondiale pour défendre le Canada.

D’ailleurs, les réactions tièdes des alliés européens3comme ça, gêné, du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte4Face aux objectifs expansionnistes de Donald Trump sur le Groenland et les menaces répétées pour le Canada, révélatrices. En bref, tant que les États-Unis respectent notre souveraineté et nous nous comportent dans des partenaires responsables, le Canada peut compter sur un large éventail d’alliés. Mais dès qu’une administration américaine adopte une posture hostile, c’est le silence radio. Le Canada est alors seul, entièrement dépendant de la volonté de Washington.

Nous devons augmenter nos capacités de dissuasion

Étant donné que le Canada se retrouve isolé, il devient essentiel d’ouvrir un débat lucide et responsable sur notre capacité de dissuasion réelle. Aujourd’hui, notre seul levier dissuasif contre Trump réside dans l’imposition des tarifs des coutumes sur certains produits américains, un outil très mince face à une économie 10 fois plus puissant que le nôtre, et complètement inefficace face aux ambitions ouvertement expansionnistes.

Si Trump ou l’un de ses successeurs devait adopter une posture plus agressive, le Canada serait dépourvu de moyens de défense crédibles.

Il appartient donc à nous d’évaluer, sans tabous, nos leviers dissuasifs. Au-delà des mesures tarifaires ouvertes à partir des possibilités qui méritent d’être examinées avec rigueur. Parmi ces options figurent le développement de capacités de dissuasion cybernétiques crédibles, le renforcement de nos forces armées conventionnelles et, dans un examen controversé mais nécessaire, l’examen de la pertinence et la faisabilité des moyens nucléaires tactiques.

À long terme, la survie politique du pays pourrait bien dépendre de sa capacité à convaincre tout pouvoir prédateur que le coût stratégique d’un assaut ou d’une tentative d’annexion serait inacceptable.1. Lire «Grande interview avec Roland Paris – révolutionnant notre politique étrangère, instructions pour une utilisation» 2. Lisez nous tirant dans le pied pour mal tourner Trump 3. L’Allemagne et la France avertissent Trump de la menace de prendre le contrôle du Groenland 4. Lisez Trump menace d’acquérir le Canada, Groenland, à côté du chef de l’OTAN Qu’en penses-tu? Participer au dialogue

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