C’est avec intérêt et un énorme étonnement que nous avons appris sur la chronique du professeur Pierre Trudel publié le 22 avril et intitulé «Radio-Canada proche» Le devoir. Si plusieurs des réflexions proposées par l’auteur témoignent de l’importance du mandat dévolu par l’État sur la radio-Canada (SRC) en tant que diffuseur public ou les effets dévastateurs des plateformes de dissémination américaine dans notre écosystème, comment peut-elle ignorer le rôle essentiel et historique joué par des radiodiffuseurs privés dans l’industrie radio canadienne?
Alors que l’environnement médiatique, ici comme ailleurs, est bousculé par des changements profonds et affaibli par, entre autres, le séchage des revenus publicitaires, la lourdeur réglementaire et la prolifération de la désinformation, c’est plus que le temps, pour l’avenir, même pour la survie de notre système, de poser une question plus large que celle du financement ou du définissement de la radio-canada.
Les lois et les règles qui supervisent notre système de radiodiffusion prévoient la coexistence de composants privés et publics. Ils fournissent également, par la définition du mandat de Radio-Canada, une complémentarité entre la société d’État, bénéficiaire du grand Denarii public et des radiodiffuseurs privés. C’est en grande partie grâce à cette complémentarité que notre système de radiodiffusion peut espérer rester pertinent et s’inscrire en rempart à des géants étrangers pour préserver notre contenu de divertissement de la qualité et des informations locales, tout en assurant la maintenance des emplois et de la création avec nous.
Cependant, cette complémentarité entre la radio-canadade et le privé fait défaut. La société constituée de l’État agit en tant que diffuseur privé en courant sur les cotes d’écoute, les acquisitions de production et les revenus publicitaires. En s’inscrivant en concurrence commerciale et déloyale avec des entreprises privées, le SRC met en danger notre système de télévision. Cette situation est intenable et le gouvernement fédéral doit mettre en œuvre plusieurs des recommandations formulées sur cette question pendant des années, y compris celles, entre autres, de l’ancien ministre du patrimoine canadien et de ceux du rapport de Yale de 2020.
L’un des changements qui sont souvent mentionnés et que nous exigeons est le retrait de la publicité sur toutes les plateformes de radio-canada, comme c’est déjà le cas pour sa radio. Pour quoi ? Parce que la publicité est toujours la principale source de revenus pour les diffuseurs privés.
Ces revenus publicitaires sont également largement monopolisés depuis plusieurs années par des plateformes américaines comme Meta, dont la fiabilité n’est pas mesurée par la crédibilité des médias à partir d’ici. Exemple du professeur: Malgré ses parts de marché croissantes au Québec, TVA Group continue de voir ses revenus publicitaires baisser de façon spectaculaire. Le gouvernement fédéral doit limiter ce saignement et révoquer la déductibilité fiscale des dépenses publicitaires aux entreprises étrangères tout en ajoutant une déduction fiscale pour les investissements dans les entreprises ici. Dans un monde où la publication et la tolérance face aux fausses nouvelles diffusées sur les réseaux sociaux sont dénoncées, comment pouvons-nous accepter que nos institutions publiques continuent de les encourager et que nos gouvernements leur fournissent un traitement fiscal inéquitable?
Une autre incongruité de notre système, tandis que notre télévision est en difficulté, mais reste la principale source utilisée par 38% de la population canadienne à apprendre, comme révélé Rapport de presse numérique Canada 2024Il est absurde de noter que les gouvernements du Québec et du Canada n’ont toujours pas élargi le crédit d’impôt pour le journalisme de la presse écrite au journalisme télévisé, tandis que ces médias fournissent un contenu d’information essentiel à notre démocratie. Le contexte politique actuel nous montre la nécessité d’avoir accès à des informations fiables et de qualité. Pour le maintenir, le travail des journalistes, quelle que soit la plate-forme, doit être soutenu équitablement.
Le lieu de choix que TVA et LCN occupent dans la vie quotidienne des Québécois est un rappel éloquent de la force, même aujourd’hui, de notre télévision. Les réunions d’information de la TVA attirent cinq millions de téléspectateurs hebdomadaires sur nos chaînes, bien au-delà des notes d’écoute du SRC. Avec huit parts de marché au cours de l’hiver 2025 – un record des 20 dernières années – LCN s’est établi comme la référence essentielle de l’information, se classant deuxième dans les chaînes les plus regardées du Québec pendant la journée, juste après TVA, mais devant le SRC.
Ces chiffres témoignent non seulement de la confiance que les citoyens nous donnent, mais aussi de l’importance du secteur privé dans la production et l’entretien des émissions de divertissement et d’information.
En fin de compte, toute réforme concernant la radio-canadère et son mandat ne peuvent être faites en effacant les radiodiffuseurs privés qui ont du mal à survivre dans un environnement de radiodiffusion interréglé, surchargé et déficit, et où son modèle commercial a longtemps atteint son obsolescence.
Pierre Trudel columnist replica
L’objectif principal de la Chronique était d’alerter, très réel, d’un démantèlement pur et simple de la fonction publique. Il est à noter que pendant 20 ans, confronté à la présence non supervisée de plateformes en ligne américaines, tous les médias canadiens ont connu des déclins déchirants. Si nous pouvions lire sur ce point toute condamnation des radiodiffuseurs privés, cela est regrettable. Les radiodiffuseurs privés jouent un rôle essentiel dans l’écologie des médias canadiens et ils ont fortement souffert des politiques de lancement qui ont prévalu sur les plateformes américaines. Le renforcement de la fonction publique, ainsi qu’un recentrage authentique envers les missions de la fonction publique plutôt que le positionnement du concurrent commercial des radiodiffuseurs privés semble cependant constituer la façon de favoriser le système de diffusion dans son ensemble.
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