Dans un cours de science de la 4e année, environ trente-10 enfants sont divisés en petites équipes. Le sujet de la journée: Hibernation. L’enseignant Hiroaki Tamada les remet d’abord sur les habitudes hivernales de la religieuse. Quelques minutes plus tard, la discussion se rapportera au scarabée. Il écrit plusieurs informations sur le conseil d’administration. Jusqu’à présent, tout est normal.
Soudain, un petit robot noir et blanc d’environ 1 mètre de hauteur, avec des petites roues à peine visibles, commence à marcher discrètement et sans faire de bruit entre les rangées de bureaux. Un écran occupe la place de la tête. C’est là que le visage de Little Aïra Murakami apparaît.
Malgré et immunosupprimé, la fille est physiquement à la maison, mais aussi dans la classe, à travers le robot.
La scène se déroule à l’école primaire de Kumanosho à Kumamoto, une ville d’environ 800 000 habitants situés dans le sud-ouest du Japon.
Sota Yamazaki, amie d’Aïra, intègre naturellement son camarade de classe dans la discussion. Il s’adresse au robot comme si Aïra se tenait devant lui, espérant obtenir des réponses. Je crois que les mantes religieuses mangent beaucoup pendant l’été afin de ne pas avoir besoin de manger en hiver. Qu’en penses-tu?
Il lui demande.
Le garçon demande alors à Aïra si elle veut positionner le robot pour pouvoir, à la maison, voir la vidéo projetée sur l’écran de la classe et qui se rapporte aux façons de faire de l’hiver des animaux.
Malgré l’aide de Sota, la présence du robot en classe nécessite une attention constante de la part de l’enseignant de la classe de 4e année Misato Kan.
Elle suggère de se rapprocher des autres étudiants, et elle aidera enfin le robot pendant la durée du cours.
Aïra veut retourner en classe, mais c’est son état de santé qui l’empêche, explique l’enseignant. Au moins, il est virtuel avec le robot. […] Mais s’il y avait plus de robots comme elle à gérer, ce serait plus difficile pour moi!
À la fin de la classe de sciences, le jeune Sota partage ses impressions sur le robot.
Je l’ai trouvé bizarre au début, il m’a fallu quelques jours pour m’y habituer, mais maintenant ça va.
Aïra Murakami (robot), étudiante de 4e année, suit le cours de science avec l’aide de son professeur Misato Kan.
Photo: Radio-Canada / Cathy Senay
Ces dernières années, le nombre d’élèves absents d’une manière prolongée a fortement augmenté chez les enfants et les adolescents de Kumamoto. Entre 2020 et 2023, il est passé de 1863 à 3 694 étudiants.
Le ministère de l’Éducation observe la même tendance dans le reste du Japon. Par exemple, le nombre d’étudiants absents était de 299 000 en 2022, puis a grimpé 346 000 en 2023. Records.
Les causes de ces absences sont connues et multiples: problèmes psychologiques, problèmes émotionnels, manque de discipline, maladie, anxiété liée aux infections.
Le robot en classe est l’initiative la plus récente de la commission scolaire de la ville de Kumamoto et une première du genre au Japon.
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Naomi Ide, directrice adjointe, et Seiichiro Higuchi, directrice de l’école primaire de Kumanosho.
Photo: Radio-Canada / Cathy Senay
Au bureau du directeur de l’école primaire Kumanosho, la directrice adjointe Naomi Ide exprime ses premiers inconvénients par rapport au projet de robot personnel.
Nous craignons que les élèves cassent le robot en classe, explique-t-elle. De plus, que les enfants sont distraits par le robot et, par conséquent, sont moins concentrés en classe. Nous avons réalisé qu’avec cette mesure, nous avons également besoin de plus d’enseignants, car l’un d’eux doit prendre soin du robot.
Enfin, les étudiants n’ont pas endommagé le robot et ils ont rapidement pris l’habitude de frotter les épaules en classe. Il est vrai qu’il faut plus de membres du personnel de l’école en soutien, mais pour Naomi Ide, cette mesure en vaut la peine.
-Puisqu’elle était présente en classe, Aïra est-elle plus heureuse? Bien sûr
répond le directeur adjoint du TAC au TAC.
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Sota Yamazaki discute avec son collègue de la classe Aïra Murakami par un robot.
Photo: Radio-Canada / Cathy Senay
Pour le réalisateur Seiichiro Higuchi, il est urgent d’agir.
Nous avons maintenant un plan pour contrer les absences scolaires. L’entreprise a changé, changez de temps. Ce n’est pas comme avant. Nous devons nous adapter et les robots peuvent faire partie de la solution.
Une récente enquête CBC (Nouvelle fenêtre) montre que le nombre d’étudiants absents est dans de nombreux endroits au Canada depuis la pandémie.
Au Québec, le ministère de l’Éducation développe actuellement un système de compilation uniforme dans tout le réseau. Cela dit, le bureau du ministre Bernard Drainville confirme que les absences injustifiées concernent le ministère et que ce dernier est en train de développer des mesures pour promouvoir la fréquentation scolaire.
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Maki Yoshizato, de la Commission Scolaire de Kumamoto
Photo: Radio-Canada / Cathy Senay
C’est dans le centre-ville que nous rencontrons Maki Yoshizato, responsable du soutien aux élèves de la commission scolaire de la ville de Kumamoto. Petite femme énergique, elle fait un pas rapide vers le lieu de l’interview. Elle explique la genèse du robot personnel en classe.
Il y a d’abord eu un grand tremblement de terre à Kumamoto, en 2016. Ensuite, quatre ans plus tard, la pandémie de Covid-19. Ainsi, de longues périodes de confinement au fil des ans. Après le tremblement de terre, nous avons fourni une tablette avec les étudiants afin qu’ils puissent suivre le programme scolaire en ligne. C’était la première étape de notre plan pour contrer l’absentéisme.
Un robot pour aider les élèves à retourner en classe
Moteur Mai d’abordTout terrain
Maki Yoshizato faisait partie de l’équipe qui a élaboré ce plan. Il comprend des services psychologiques, une aide à l’éducation, ainsi qu’un jumelage entre un étudiant et un étudiant universitaire pour promouvoir la discussion.
Le robot est, à mon avis, une solution adjacente entre l’école à distance, avec les cours en ligne et l’école en personne. Le robot favorise la participation active à la classe. Il est plus efficace qu’une tablette, mais moins que sur le site. L’idée est d’avoir une option entre les deux.
Depuis septembre 2023, cinq jeunes ont pu bénéficier du soutien du robot personnel en classe. La commission scolaire n’a jusqu’à présent que deux robots à sa disposition. Maki Yoshizato explique que, pour en profiter, les étudiants doivent d’abord être sélectionnés.
Au fil du temps, nous avons compris qu’il y avait deux catégories d’étudiants. Pour ceux qui ne veulent pas retourner à l’école, le robot est inutile. Ils n’ont d’autre choix que de montrer leur visage en classe et de communiquer oralement avec les autres. Les enfants anxieux pouvaient se sentir opprimés par le robot. Mais pour les étudiants blessés ou malades, qui s’ennuient à leurs amis, le robot peut vraiment être utile. Nous nous concentrons donc sur les élèves motivés par l’école.
Le projet fait preuve d’enthousiasme dans la communauté, mais craint également que le robot ou même la tablette ne devienne des béquilles qui empêchent un retour à l’école en personne. Sur ce point, Maki Yoshizato a bien mûri sa réflexion.
J’ai réalisé que c’est le manque de communication prolongé avec les autres enfants qui retournent plus difficiles à la classe de ces élèves, explique-t-elle. Le robot ou la tablette pour l’école en ligne aide l’enfant absent à maintenir la communication avec les autres élèves et le lien avec sa réalité.
Au cours de notre réunion, Maki Yoshizato prend bien soin de peser ses mots. Si les robots peuvent aider les étudiants à faire face à leurs problèmes, tant mieux. À strictement parler, cette méthode peut être mise en œuvre dans d’autres pays. Mais je sais très bien que je ne pourrai pas sauver tous les enfants avec des robots.
Ce rapport de Cathy Senay, de CBC, a été fait grâce à une bourse de la Fondation Asia Pacifique au Canada.
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