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Alors que la date fatidique approche à grands pas, la presse conservatrice italienne accuse Emmanuel Macron d’interférence dans le conclave. Le chef de l’État chercherait ainsi à influencer le choix du futur Pontife souverain afin de promouvoir l’élection d’un Français ou du moins d’un candidat favorable à la France. Deux repas à Rome et la proximité du président français avec un mouvement catholique influent concentrent particulièrement les griefs de nos voisins.
La date limite approche à grands pas. À partir du 7 mai, 133 cardinaux du monde entier se réuniront dans la chapelle Sixtine pour voter chaque jour pour le futur pape. Mais ce n’est pas l’identité du prochain Pontife souverain qui semble mettre les nerfs de la presse italienne à l’épreuve. Les médias conservateurs du pays sont principalement ennuyés par l’attitude du président Emmanuel Macron qui, selon eux, essaie d’influencer le résultat du conclave. Son objectif, toujours selon les déclarations de la presse italienne? Faites élu l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline.
«Macron veut même choisir le pape», fustige le quotidien milanais La Verità. «Macron est même ancré dans le conclave», critique le Libero du journal. «La grandeur de Macron ne connaît aucune limite», dénonce sa part il tempo, critiquant «l’interventionnisme digne d’un roi du soleil moderne».
Deux repas jugés suspects
Au cœur de l’insatisfaction de nos voisins, deux repas du président français à Rome. Le premier aurait eu lieu le 25 avril avec Andrea Riccardi, fondatrice d’une Association of Catholic Faithful. Sant’egidio, communauté influente impliquée dans la lutte contre la pauvreté dans le monde et avec 70 000 membres laïques dans 74 pays, avait des relations privilégiées avec le pape François, rapporte Le monde. Ce mouvement, qui mène une action diplomatique en parallèle avec son aide aux plus pauvres, jouerait un rôle important dans les relations internationales du Vatican.
Le 26 avril, cette fois, un déjeuner aurait rassemblé le chef de l’État et quatre cardinaux à l’ambassade de France à Rome. Outre Jean-Marc Aveline, Christophe Pierre, apostolique Nonce aux États-Unis, Philippe Barbarin et François Bustillo, évêque d’Ajaccio, auraient également aidé là-bas.
Pour la presse conservatrice italienne, les conclusions sont déjà tirées. «S’il réussit à élever son cardinal préféré sur le trône pontifical, le chef de l’État français reprendrait instantanément le poids international», analyse le libéro. “Prêt à faire quoi que ce soit pour revenir dans les sondages qui le voient en chute libre en termes de popularité, le locataire de l’Élysée aurait même pensé à jouer un rôle lors du prochain conclave”, a également déclaré IL Tempo.
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«GRAND PLOT»
Il est également soupçonné de vouloir élire un autre «papabile», le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et président de la conférence épiscopale italienne. Venant de la communauté de Sant’egidio, il était proche du défunt Pape et défend, entre autres, comme son prédécesseur, les droits des migrants. Valeurs opposées à la politique extrême droite du gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni. Il n’était pas nécessaire que les médias transalpines accusent le président français d’avoir élaboré un «grand complot» pour voler la victoire avec des candidats conservateurs, qui supposeraient les faveurs du gouvernement italien soi-disant.
Sant’egidio dénonce de son côté des raccourcis «raccourcis» ».« Macron cherche à comprendre le processus, à ne pas l’influencer », explique l’organisation.