
Une belle soirée qui se transforme en cauchemar. Un soir d’été 2023, Nathalie * et sa famille se sont installées sur la terrasse du restaurant Sénéquier, à Saint-Tropez. Une adresse haut de gamme, une institution elle-même, qui doit ses lettres de noblesse aux soirées de Brigitte Bardot ou Picasso dans les années 1950 et 1960. Un endroit placé pour les touristes donc, et une terrasse près des yachts est rapidement pleine pour se fissurer.
«C’était bien, nous étions bons, même si […] Nous étions un peu collés », dit à la mère de parisien. Cependant, elle gardera ce soir un traumatisme encore présent, deux ans plus tard, victime de brûlures graves causées par un serveur préparant une crêpe Suzette.
Aucune procédure judiciaire ou excuses
Tourné vers une autre table, le serveur s’installe avec une casserole et un poêle, dangereusement près de la mère. Malgré les demandes de son mari, le serveur ne prend pas plus de précautions et Nathalie n’a pas l’endroit nécessaire pour déplacer sa chaise. Quelques secondes plus tard, elle a été projetée sur le sol, en proie à des flammes. «J’ai brûlé. J’ai crié. C’était comme si je m’avais jeté de l’acide. C’était sans fin. Ensuite, j’ai été pulvérisée d’eau.» »
Une boule de feu est clairement visible sur les images de surveillance vidéo, consultée par Le parisien. Les tables à proximité et renversées sont rapidement redressées et la famille de Nathalie a pris à l’intérieur du restaurant. «J’ai le sentiment que nous voulons nous cacher à la vue d’autres clients», note Nathalie. Les pompiers et la police municipale sont appelés, mais les urgences locales sont fermées. «Ils nous posent ensuite beaucoup de questions bizarres, comme si nous étions responsables!» «, Nathalie est ennuyée. Les témoignages d’autres clients convergent cependant sur son histoire.
Elle dépose une plainte à la gendarmerie de Sainte-Maxime, puis est retournée à Ile-de-France où l’hôpital de Garche note des brûlures au deuxième degré et a prescrit 30 jours d’ITT. L’expertise psychologique soutient son traumatisme. Depuis lors, l’enquête (toujours ouverte au bureau du procureur de Draguignan) est au point mort. «Je suis étonné que d’un point de vue judiciaire, rien ne se passe» depuis août 2023, dénonce Nathalie. «Elle n’a même pas reçu d’excuses», déplore son avocat. Le Sénéquier, cependant, a pris soin de retirer la crêpe Suzette de la carte.
* Le prénom a été modifié