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Dans les districts de la classe ouvrière, «l’épreuve» sans fin des pannes d’ascenseur -.

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Par

Thomas Martin

Publié sur

4 mai 2025 à 8h16

L’un des deux ascenseurs fonctionne. Mais il ne sert pas le sol où vit Chrislie Mouthoud, qui doit transporter ses deux petites filles chaque jour pour atteindre son appartement dans l’immense condominium dégradé de Grigny 2 (Essonne). Chaque jour, cet assistant de crèche de 43 ans doit prendre l’ascenseur au 11e étage et revenir à pied au 6e avec ses jumelles. Souvent aidée par sa mère de 70 ans.
Mme Mouthoud a vu le «Calvaire» décrit par le député Philippe Brun (PS) dans le projet de loi qu’il porte pour lutter contre les pannes d’ascenseur – 1,5 million par an selon le parlementaire.

“Une confrontation constante”

En mai 2023, après un accident mortel, l’ascenseur a été immobilisé pour les besoins de l’enquête. «Cela a entraîné une énorme pression sur (celle) qui a fonctionné et une accélération de sa dégradation», explique la Direction du développement, du logement et de la rénovation urbaine de la mairie.

Lorsque l’AFP va dans ce bâtiment, le seul ascenseur fonctionnel ne sert que les onzième et treizième étages. Locataire dans cette tour qui fait l’objet d’une opération de requalification dans le logement social, Mme Mouthoud se sent «abandonnée».

Pour surmonter les problèmes, les travaux d’urgence financés par l’État ont été effectués et la municipalité a créé un service de portage de course. «Nous essayons de rationaliser les informations entre les habitants, le Conseil de l’Union, l’administrateur provisoire (nommé par le tribunal pour administrer les condominiums en difficulté, la note de l’éditeur), l’établissement foncier public en île-de-France (pilote du projet pour la récupération des condominiums de Grigny 2) et de l’ascensoriste», a déclaré la salle urbaine.

Mais «c’est une confrontation constante entre les ascensorites et les bâtiments des bâtiments», elle déplore, et «la réactivité n’est pas là» dans les échanges avec Otis, en charge de la maintenance. Solcitied, la société n’a pas répondu aux questions de l’AFP.
Le problème ne se limite pas aux copropriétés dégradées: selon la Fédération des ascenseurs, le parc national est délabré. Un quart des appareils dépassent 40 et 40% ont dépassé 25 ans.

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“Le vrai problème, c’est sur ces appareils délabrés sur lesquels vous n’avez pas les pièces”, explique son président Olivier Rouvière, “des pièces qui ont presque 40 ans, allez les trouver sur le marché, c’est comme réparer un 4L”.

À Marie-Pierre Gay, qui vit dans l’une des rares tournées de Thiais (Val-de-Marne), l’ascenseur n’a pas été changé depuis son déménagement… en 1983.
“Les pannes sont récurrentes”, soupire ce retraité de 63 ans, dont le mari est décédé après un inconfort cardiaque en juillet 2023. Une équipe Samu, appelée à l’aide, était restée bloquée dans l’ascenseur.

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«Je ne peux pas certifier qu’ils l’auraient sauvé, mais je me dis que si elle avait été transportée (à l’hôpital) tout de suite, peut-être qu’il serait toujours là», confie-t-elle dans les yeux.
Contacté, l’opérateur Schindler indique que les «normes de modernisation et d’installation» ont été prévues pour 2025.

«Vandalisme comme partout»

Marie-Pierre Gay demande également une compensation financière à son bailleur et conteste un premier paiement de 22,34 euros versé à chacun des 84 locataires, insuffisante pour elle pour un mois de panne.

Interrogée, sans échapper à la question des documents manquants, les donateurs mettent en évidence l’insécurité et le vandalisme, qui, selon eux, justifie jusqu’à deux tiers des interventions.

«Prévoyons les donateurs, c’est normal», explique Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour le logement. «Mais (…) aujourd’hui, ce que nous subissons est une difficulté à impliquer les entreprises».

«Il y a du vandalisme comme partout», balaie Noha Tefrit, assistant parlementaire de Philippe Brun à l’origine du collectif d’ascenseur en colère. Selon elle, les districts prioritaires de la politique de la ville (QPV) comme ceux de Marie-Pierre Gay et Chrislie Mouthoud sont «un peu abandonnés» et bénéficient de contrats moins de bonne qualité.

Les ascensateurs estiment que le projet de loi visant à les pénaliser en cas de dépassement de la période de réparation est «punitif» et risque de «augmenter le prix des contrats dans le logement social» de cinq.

Il obligerait également le propriétaire d’un immeuble à fournir un soutien aux occupants avec une mobilité réduite.

Aujourd’hui, confronté aux problèmes, à Grigny par exemple, «nous brillons à la contre-salle aux urgences», nous glissons à la mairie.

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