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Pourquoi la France n’établit-elle pas un salaire maximal dans le secteur privé (comme dans le public)? -.

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Par

Martin Leduc

Publié sur

4 jamais 2025 à 20h06

Astronomique. Mardi 15 avril 2025, les actionnaires de Stellantis ont validé la rémunération exorbitante de leur ex-réalisateur général. Carlos Tavares recevra donc 23,1 millions d’euros pour l’année 2024, avec un bonus de 10 millions d’euros et une allocation de départ de 2 millions d’euros.

Total de l’opération pour le boss de 65 ans: 35 millions d’euros. Une somme qui semble disproportionnée… et qui fait réagir en France, où le salaire annuel moyen dans le public atteint «seulement» les 30 360 euros et 32 ​​760 euros dans le secteur privé, selon INSEE (2023).

Quant aux bas salaires, la France a acquis, depuis 1950 avec le SMIG puis 1970 avec le salaire minimum, avec un salaire minimum. Dans la même logique, pourquoi ne pas configurer un salaire maximal?

Les millions d’euros à Carlos Tavares

Parce que «avec 36 millions, nous n’achetons pas non plus plusieurs maisons ou plusieurs voitures… ce sont des stratégies qui protègent vos enfants pendant les générations et les générations, en accumulant de l’argent», nous a expliqué, lors de l’annonce de la répartition de la rémunération, en 2024, en 2024Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

Donc, Carlos Tavares a largement travaillé dans le bénéfice record de Stellantis (18,6 milliards d’euros). C’est l’un des arguments pour justifier ce (très) grand salaire. Mais les 259 000 employés de Stellantis dans le monde, qui gagnent 350 fois moins par an, ont quelque chose à grogner. Surtout lorsque vous savez que le groupe prévoit de fermer les usines partout, comme ici dans les Yvelines, ou là, à Moselle.

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“L’exemple de Carlos Tavares montre les limites de l’autorégulation. Il serait bien que dans les boîtes, il existe une sorte de moralité, de comportement éthique qui consiste à dire qu’il n’est pas nécessaire de creuser des inégalités au-delà d’un certain seuil”, estime Christian de Boisieu, vice-président du cercle des économistes, contacté par actu.fr.

Le débat prend encore plus d’importance à la lumière de la loi du PACTE de 2019, qui a intégré au code civil l’obligation pour les entreprises de prendre en compte les questions sociales et environnementales dans leur gestion. Une telle rémunération disproportionnée ne va-t-elle pas à l’encontre de l’objectif plus large que les entreprises devraient avoir: celle de contribuer positivement à la société et à l’économie?

D’où l’idée, qui «revient très régulièrement dans le débat public», selon le vice-président du cercle des économistes, d’un salaires. Pour empêcher une telle différence de creux entre les motifs et les petites mains.

Un capuchon déjà en place dans le public

En public, un tel système existe déjà: les salaires maximum ne peuvent pas dépasser 20 fois les salaires les plus bas des principaux entreprises publiques, soit 450 000 euros au plus.

Mais dans le secteur privé, ce n’est pas le cas. Pourtant, comme indiqué, avecactu.frGilles Rotillon, professeur émérite d’économie à l’Université de Paris-Nanterre, «ce serait une mesure de la justice sociale qui serait largement acceptée par une partie de la population».

Mais plusieurs raisons expliquent cette différence de traitement. L’argument principal consiste à dire que la limitation de la rémunération dans le secteur privé pousserait les grands boss, objectivement doués pour ce qu’ils font, à l’Exode, provoquant, en fait, une baisse de l’attractivité des entreprises françaises.

Parce qu’aucun autre pays du monde n’a de salaire privé. «La rémunération des cadres supérieurs est un marché mondial, pas le français», se souvient Christian de Boisieu.

Pour Matthias Tavel, LFI adjoint à l’origine d’un projet de loi visant à limiter les différences entre le salaire le plus élevé et le plus bas d’une entreprise à 20 fois (voir la boîte ci-dessous), «Si les gens veulent partir pour gagner plus, car ils constatent que l’appât du gain est plus important que le défi industriel, qu’ils vont».

Ces rémunérations indécentes sont très souvent conditionnées par les critères de rentabilité financière pour les actionnaires. Cela déforme l’objet social de l’entreprise de l’entreprise et conduit à une financialisation accrue et à une recherche de résultats financiers qui est potentiellement contre l’investissement écologique par exemple.

Matthias Tavel
Le député du LFI à l’origine d’un projet de loi pour limiter les salaires les plus élevés

Un multiplicateur qui semble incroyable si nous nous basons sur le salaire de Carlos Tavares, par exemple. Avec de telles sommes, l’employé le moins payé de Stellantis devrait recevoir 1,825 million d’euros par an. Peu probable.

Mais «la plupart des patrons gagnent aujourd’hui 4 000 euros. Quand ils parviennent à payer pour eux-mêmes», note le député avecactu.fr. L’idée derrière son projet de loi: «Limitez l’indécence».

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Une facture sans réponse

En 2024, Matthias Tavel, MP LFI avait déposé une facture pour limiter le salaire le plus élevé d’une entreprise à 20 fois le montant du salaire le plus bas. L’idée n’est pas de bloquer, selon lui, mais de provoquer une augmentation des salaires les plus bas.

Admettez qu’un employé est payé dans le salaire minimum dans une boîte, le salaire du patron n’a pas pu dépasser 30 000 euros par mois. “Et si le patron veut augmenter, il doit également augmenter les salaires en dessous de lui”, note Matthias Tavel àactu.fr.

«Aucun directeur humain ou commercial n’a plus de 20 fois le talent d’une autre, ou 20 fois leurs besoins. Qu’il y ait des différences en fonction de l’ancienneté, par exemple, c’est possible. Mais il y a une limite à l’indécence», poursuit le député.

Le projet de loi, adopté au sein du Comité des affaires sociales, pourrait bien revenir à l’hémicycle, en particulier pendant la niche parlementaire de la LFI de 2025, qui devrait avoir lieu à la fin de l’année civile.

Et puis, qui en profiterait?

Parmi les arguments contre, nous constatons également le risque qu’une telle supervision soit contournée, via Holdings, un système premium ou une rémunération via des options d’achat d’actions, qui ne constituent pas un salaire, par exemple.

Même si Gilles Rotillon est plutôt favorable à une telle mesure: «L’idée serait de réduire l’équilibre des pouvoirs qui fait que une minorité de personnes a la majorité des moyens de production et décide de ce qu’ils vont en faire», note-t-il.

Contacté à nouveau par actu.frLouis Maurin, plutôt contre, croit que le nombre de grands boss ultra-riches devrait être pris en compte en France, «pas si haut».

Et puis, admettons: nous fixons un salaire maximal, qui en bénéficie? Les actionnaires, pour lesquels les bénéfices augmentent avec cette réduction de la paie. Pas des individus. Ni la France.

Louis Maurin
Directeur de l’Observatoire des inégalités

Pour Matthias Tavel, «l’économie du pays bénéficierait d’une pilote par d’autres critères que» Combien nous pouvons libérer pour les actionnaires ». Il déforme profondément la structure productive du pays et sa capacité à s’inscrire dans les défis du XXIe siècle. Si on me dit demain que la conversion écologique détermine une rémunération très élevée, je veux y penser », admet-il.

Taxation, la vraie solution?

Il pense qu’il y a beaucoup mieux à faire, comme agir sur les impôts. «Nous pourrions éventuellement ajouter des tranches d’impôt», propose-t-il de manière informelle.

Idem pour Gilles Rotillon, qui insiste: «Le système fiscal actuel pour très très riche est vraiment favorable».

Pour rappel, la tranche d’impôt la plus élevée, à 45%, concerne les Français qui gagnent 180 000 euros ou plus par an. Entre ce nombre, déjà assez grand et 36 millions d’euros, ne prendrait-il pas des tranches d’impôt supplémentaires?

«Aux États-Unis, il y a eu un taux d’imposition pour les plus riches à plus de 80% qui ont duré des années (entre les années 1930 et 1970 avec des niveaux marginaux supérieurs à 90% sous Eisenhower, la note de l’éditeur) et ils ne s’effondrent pas. Si nous prenons 80% et que nous volontés, à la fin, il y a un peu Huh!», Massily glins Gilles Rottillon.

Quoi qu’il en soit, cette idée d’un salaire maximal est «très étrange», pour le directeur de l’Observatoire. Dans le même sens, «le revenu universel, je trouve que c’est sans intérêt.

Ceci est un exemple d’idée à la mode qui semble parfait et qui à la fin n’est pas du tout dans la bonne direction », conclut-il.

Contacté, le MEDEF n’a pas répondu aux sollicitations deactu.fr.

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