Un projet de loi pour empêcher notamment les Marocains d’autres nationalités et les personnes qui ne jouissent pas de leurs droits civils et politiques de faire partie du gouvernement soulèvent de fortes controverses. Les députés du Parti de la justice et du développement (PJD) qu’Abdelilah Benkirane dirige sont les initiateurs. Ils ont fait trois propositions de modification de la loi organique n ° 065-13 concernant l’organisation et la conduite du travail gouvernemental et le statut juridique de ses membres. Le premier concerne la modification de l’article 31.
La proposition du deuxième amendement concerne la modification de l’article 33. Les députés PJDIS proposent que tous les membres du gouvernement vendent toutes les actions dont ils disposent, y compris les entreprises, les entrepreneurs et les établissements privés. Selon eux, les ministres devraient cesser toute activité professionnelle ou commerciale dans le secteur privé pendant la période de leur exercice de leurs fonctions.
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La proposition de troisième amendement concerne l’article 35 et stipule la nécessité de régler le statut de chaque membre du Parlement dans un état de conflit dans un délai sans dépasser 30 jours à compter de la date de nomination du gouvernement par la Chambre des représentants, ou à partir de la date de nomination du membre du gouvernement concerné, selon le cas.
Soumis en avril 2023, ce projet de loi doit être soumis au comité compétent le 13 mai, pour un examen le 20 mai. Mais le texte est loin d’être unanime. Selon Saâd Benmbarek, adjoint du rassemblement national des indépendants (RNI), l’interdiction proposée est illogique, car la loi sur la nationalité autorise déjà la double nationalité. «Le fait qu’un ministre ait une autre nationalité n’est pas contraire à la loi», résume-t-il.
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Pour le RNI élu, le transfert de biens privés est une exigence exagérée. Le droit de propriété est garanti par la Constitution, se souvient-il. Ahmed Touizi, président du groupe parlementaire du parti d’authenticité et de modernité (PAM), abonde dans la même direction. Il est inconcevable d’exiger d’un futur ministre qu’il assume ses biens avant sa nomination, pense-t-il, ajoutant que la loi oblige déjà le gouvernement à suspendre toute activité professionnelle ou commerciale dans le secteur privé pendant la durée de son mandat.