
L’année dernière, un différend relatif à l’accès des véhicules marocains au marché égyptien a conduit Rabat à suspendre temporairement l’importation de plusieurs produits égyptiens. Cette paralysie temporaire a été surmontée grâce aux discussions bilatérales tenues à Rabat, ce qui a conduit à un accord de réouverture progressif du couloir commercial.
Le Maroc et l’Égypte ont démontré, à l’occasion du forum d’investissement et de commerce bilatéraux, leur désir conjoint de reconnecter un dialogue économique fertile et de corriger les déséquilibres d’un commerce bilatéral encore insatisfaisant en ce qui concerne le potentiel respectif.
Un déséquilibre commercial criant
L’échange commercial entre les deux nations reste modeste, autour d’un milliard de dollars par an (environ 10 milliards de dirhams), et souffre d’un déséquilibre clair aux dépens du Maroc. En 2024, les exportations marocaines vers l’Égypte ne représentaient que 754 millions de dirhams (75 millions de dollars), tandis que les importations du Caire ont atteint près de 12,5 milliards de dirhams, selon les données de l’Office d’échange – OC), l’organisation publique marocaine en charge des statistiques du commerce extérieur.
Dans un climat pacifique, suite à la levée de mesures restrictives imposées en réaction au refus égyptien d’importer des véhicules de Rabat, les deux parties sont désormais déterminées à raviver leurs échanges. «Le commerce n’est pas une arène de confrontation, mais une interdépendance mutuellement rentable»a déclaré Omar Hejira, ministre délégué en charge du commerce extérieur (MCE), plaidant pour un nouvel élan coopératif.
Pour sa part, Hassan El Khatib, ministre égyptien de l’investissement et du commerce extérieur (SOURIS), a promis la levée progressive des obstacles administratifs pour faciliter l’entrée des produits marocains sur le marché égyptien.
Objectif: multiplier les flux
Le Conseil marocain des affaires egyptiennes (EST VENU)), représenté par Nezar Abu Ismaïl, prévoit une augmentation des importations égyptiennes du Maroc pour atteindre 100 millions de dollars cette année, mettant l’accent sur des produits tels que les engrais, les concentrés de fruits et les amplificateurs de goût. À plus long terme, le Maroc s’efforce d’augmenter le niveau de ses exportations à 500 millions de dollars en 2026, selon Hassan Sentii El Idrissi, président de la Moroccan Exportting Association (ASMEX).
Le problème majeur reste le secteur automobile. Le Royaume, le premier producteur africain de véhicules privés, a l’intention d’exporter 1 000 unités vers l’Égypte d’ici 2025. «Le potentiel est réel et ne nécessite qu’une supervision logistique appropriée»Ismaïl Abdelaziz estimé, président de l’Association égyptienne-marocaine des hommes d’affaires (AEMHA), évoquant parallèles trois projets d’implantation industrielle égyptienne en territoire marocain, dans les meubles, les outils de santé et les secteurs d’irrigation moderne, pour une quantité totale d’environ 100 millions de dollars.
Colonne vertébrale dorsale logistique
Le succès de ce rééquilibrage est basé sur l’amélioration des interconnexions. Ahmed El Wakil, président de la Fédération des chambres de commerce égyptienne (FCCÉ), a parlé de la création d’une ligne maritime directe entre les deux pays, en attendant la réactivation du couloir terrestre méditerranéen. «Nous devons faire du Maroc une tête de pont vers l’Afrique de l’Ouest, et l’Égypte un tremplin vers l’Est arabe»Il a dit.
Les deux pays ont bénéficié de l’accord Agadir (AA) depuis 2007, qui facilite le commerce entre les États arabes méditerranéens. Cet instrument reste une base favorable pour repenser l’architecture d’un partenariat équilibré, durable et résolument orienté.