Donald Trump ignore la communauté internationale avec sa décision d’aller de l’avant avec l’extraction des fonds marins malgré l’absence de règles pour superviser cette nouvelle industrie, qui pourrait représenter des risques environnementaux importants pour la planète.
Après avoir subi de fortes dénonciations des groupes environnementaux et des scientifiques, le président américain a suscité des critiques de l’International Marine Funds Authority (AIFM). Cette organisation des Nations Unies compte 168 États membres et négocie depuis plus de 10 ans la mise en œuvre d’un éventuel «code minier» censé superviser l’exploration minière du fond marin.
«Aucun État n’a le droit d’exploiter unilatéralement les ressources minérales» des fonds marins en haute mer «en dehors du cadre juridique établi» par la Convention des Nations Unies sur la loi de la mer (UNCLOS), a averti le secrétaire général de l’AIFM, Leticia Carvalho, par communiqué de presse.
«J’espère sincèrement et j’invite le gouvernement américain à concentrer ses efforts sur le développement du rôle d’un leader» dans l’exploitation minière sous-marine «via les cadres institutionnels et juridiques internationaux», a ajouté le secrétaire général de l’AIFM, mettant en évidence les «risques» liés à toute action unilatérale pour les «relations internationales et sécurité d’investissement».
Le président climatonégationniste, qui multiplie les décisions allant à l’encontre de l’opinion des scientifiques, ne le comprend évidemment pas. Étant donné que les États-Unis n’ont jamais ratifié les CNUNC, Donald Trump s’est appuyé sur la législation américaine pour signer un décret la semaine dernière demandant à son gouvernement d’accélérer l’examen des demandes et la délivrance d’un permis d’exploitation, y compris dans les eaux internationales.
La nouvelle position américaine est «surprenante, car depuis plus de 30 ans, les États-Unis ont été un observateur fiable et un contributeur important» chez AIFM Work, a déclaré Leticia Carvalho. Mais au-delà de la question de l’extraction sous-marine, «toute action unilatérale» crée «un précédent dangereux qui pourrait déstabiliser l’ensemble du système de gouvernance des océans», a-t-elle averti.
Risques pour les océans?
L’AIFM est plus que jamais au cœur d’un débat qui se développe et qui s’oppose à deux visions de l’avenir des océans: qui préconise la protection des fonds marins; Cela prévoyait l’exploitation des minéraux qui y sont trouvés, en particulier au nom de la transition énergétique.
Les pays exigeant une «rupture de précaution» sont soutenus par plusieurs scientifiques spécialisés dans les océans et la biodiversité, mais aussi par des groupes environnementaux qui font campagne pour la protection de ces écosystèmes «fragiles» – et souvent peu connus en raison de leur distance avec les côtes et de la grande profondeur des zones convoitées.
Les experts de l’unité d’étude étudiant les écosystèmes profonds de l’Institut de recherche français pour l’exploitation de la mer ont également déjà fait un avertissement contre les répercussions potentielles de cette industrie: destruction d’habitats, panaches de particules, bruits, vibrations, restauration des sédiments et composés toxiques qui pourraient parcourir de très longues distances, etc.
Le débat sur la pertinence du lancement de l’humanité dans une nouvelle phase d’exploitation des ressources planétaires peut se poursuivre, l’AIFM a déjà accordé pas moins de trente «contrats» d’exploration valide pendant 15 ans à différentes entreprises. Ces permis se trouvent dans les eaux internationales de l’océan Pacifique, de l’océan Atlantique et de l’océan Indien.
Cependant, une vaste région du Pacifique située à l’ouest du Mexique suscite en particulier la luxure: la région de Clarion-Clipperton. La licence de plus de 1,2 million de kilomètres carrés y est active; Ils sont détenus par 16 promoteurs différents. Nous trouverions dans ces fondations plus de 20 milliards de tonnes de nodules polymétalliques comprenant plus d’une douzaine d’éléments chimiques différents.
Une société canadienne, la société de métaux, a également profité de la porte ouverte par Donald Trump pour annoncer mardi qu’elle avait déposé la première demande d’extraction dans les eaux internationales. Cette demande d’exploitation commerciale, adressée aux autorités américaines par sa filiale TMC USA, concerne les parcelles de plus de 25 000 km2.
TMC a justifié ce court-circuit de l’AIFM par la lenteur de l’organisation pour adopter le «code minier» qui doit établir les règles de l’exploitation minière dans le fond marin, qui sont considérées par les Nations Unies comme «l’héritage mondial de l’humanité».