Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a été investi samedi dans un stade près de Libreville devant environ 40 000 personnes, mettant fin à son rôle de chef de la transition, après 19 mois de régime exceptionnel.
M. Oligui, général de brigadier, une chute de la dynastie Bongo, a prêté serment sur la nouvelle constitution approuvée par référendum lors de la transition en novembre 2024.
“L’élection du président de la République met fin au processus de transition et marque donc le retour à l’ordre constitutionnel”, a-t-il martelé lors de son discours d’inauguration.
Le président général, acclamé le 12 avril avec 94,85% des voix, était entré dans le stade vers 13h30 (12h30 GMT) pour saluer la foule permanente à l’arrière d’une voiture de toit ouverte, dans un costume civil sombre, un foulard rouge sur la poitrine. Il prend officiellement des ordres du pays pour un mandat de sept ans.
Avant un rendement complet de l’ordonnance constitutionnelle, le Gabon devra toujours organiser les élections législatives et locales. Le président a annoncé samedi qu’ils se tiendront à l’automne 2025.
À partir de 7h00 (6h00 GMT), la congestion était visible dans les rues de Libreville et près du stade à Akanda, au nord de la capitale, a trouvé des journalistes de l’AFP.
– «modèle de transition réussi» –
Les spectateurs, les t-shirts et les drapeaux arborant l’image du président, ont attendu une grande partie de la journée dans une atmosphère festive le remplissage progressif des tribunes.
Le Stade d’Angondjé ou le stade d’amitié Sino-Gabonais, au nord de la capitale, a accueilli gratuitement les Gabonais. C’est la première fois au Gabon qu’un jurant présidentiel en cérémonie se déroule devant un public aussi large.
Seize têtes du continent africain ont assisté à l’événement, notamment Umaro Sissoco Packo (Guinée Bissau), Bassiro Diomaye Faye (République central-africaine) ou Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale).
Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Thisekedi était également présent, ainsi que le chef rwandais de l’État Paul Kagame. Kigali et Kinshasa sont actuellement en pourparlers pour tenter de mettre fin au conflit dans l’est de la RDC.
Et le général Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir par force en septembre 2021 en Guinée, est arrivé vêtu de vêtements africains traditionnels, comme le président chadien Mahamat Déby.
“Maintenant, le Gabon est un membre à part entière des États démocratiques et sera à jamais un modèle de transition typique”, a déclaré Touadéra dans un discours en tant que facilitateur de la communauté économique des États centrafricains (CEAC) pour la transition du Gabonais.
La France était représentée à Libreville par son ministre délégué en charge de l’Europe, Benjamin Haddad.
Mardi soir, dans un dernier communiqué de presse, les soldats et les membres des forces de sécurité du comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le corps mis en place après la chute d’Ali Bongo, a annoncé leur dissolution.
– «Soldats in Barracks» –
Dans un communiqué de presse vidéo, le colonel Ulrich Manfoumbi, porte-parole du CTRI, a estimé que cette dissolution a formalisé le «retour des militaires dans leur caserne».
De sérieux défis attendent maintenant M. Oligui Nguema, chef d’un pays riche en pétrole mais dont l’économie est en difficulté.
Parmi les principales préoccupations, le réseau d’électricité vieillissant provoque de nombreuses réductions d’électricité, les jeunes qui sont environ 40%, les infrastructures routières sont absentes ou dégradées et la dette du pays devrait atteindre 80% du PIB en 2025.
La lutte contre la corruption est également l’une des priorités du président, qui a considéré que le nouveau régime «pose l’obligation de mettre fin à l’impunité, à la corruption, à la laxité et à la paresse».
Selon la nouvelle constitution, le président élu prendra la tête du pays avec des pouvoirs élargis. Le poste de Premier ministre a été aboli grâce à la création d’un poste de vice-président.
“Le chemin qui mène à l’amélioration vers le bonheur sera long, mais avec le travail, la discipline, l’effort, la foi dans notre pays, nous déplacerons les montagnes”, a-t-il conclu en référence aux paroles de l’hymne national.
La cérémonie devait se terminer à la fin de l’après-midi avec un défilé militaire.