Ottawa | Mark Carney s’est assuré que personne ne le confondait avec Justin Trudeau, portant les vêtements de… Stephen Harper lorsqu’il a invité le roi Charles au Canada fin mai.
Justin Trudeau était proche de la monarchie, en particulier de la reine Elizabeth II. Mais en ce qui concerne l’identité, le sceau monarchique appartient sans aucun doute aux conservateurs.
C’est pourquoi il est très intéressant que M. Carney ait choisi d’inviter le roi Charles à livrer le discours du trône fin mai, plutôt que le gouverneur général Mary Simon.
Ce sera une première depuis 1977, lorsque Pierre Elliott Trudeau avait invité Élizabeth II.
La dernière fois qu’un monarque britannique a lu le discours du trône a été en 1977 par la reine Elizabeth, invité à Ottawa par le Premier ministre Pierre Elliott Trudeau.
Photo d’archives, images Getty
La manœuvre, qui peut certainement être décrite comme la politique, vise surtout à prouver notre souveraineté face aux menaces annexées de Donald Trump.
“C’est un message très clair par rapport à d’autres pays du monde, et c’est un honneur”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse hier.
Mais la décision surprenante rendra non seulement les gens heureux, en commençant par les Québécois qui ont prêté leur vote à M. Carney pour se protéger de Trump.
Les libéraux ont obtenu, avec 43 sièges, leur meilleure récolte au Québec depuis l’époque de Pierre Elliott Trudeau. On peut imaginer qu’une tonne de nationalistes et de souverains leur a donné leur vote.
“Mark Carney, pour apporter les attributs de la souveraineté canadienne, invite un monarque étranger à inaugurer la législature dont il sera Premier ministre. Strange”, a commenté le Bloc Québécois.
Malaise
Plusieurs électeurs du Québec feront certainement la même réflexion, mais aussi les Canadiens qui ont une relation compliquée avec la monarchie.
Cet inconfort potentiel des Québécois n’était évidemment pas sur le radar de M. Carney, qui semblait surpris d’être demandé comment il pensait que l’invitation serait reçue au Québec.
«Lorsque je suis devenu Premier ministre la première fois, j’ai mentionné qu’il y avait des peuples fondateurs du Canada. Les peuples autochtones, le peuple français et le peuple anglais.
Mais au-delà de la tourmente que l’invitation peut provoquer au Québec, la décision est habile.
D’une part, M. Carney joue dans les scrutateurs du Parti conservateur, qui pourrait l’aider à se positionner pour l’avenir, en supposant le recentrage de l’automate, même s’il fera du Québec.
Mais surtout, vous deviez voir le visage de Donald Trump, tous des sourires quand il a reçu sa carte d’invitation pour une visite d’État au Royaume-Uni portant la signature du roi.
La splendeur et le pouvoir que la monarchie incarne l’impressionner.
Il n’y a aucun mal à lui rappeler que le Canada a un lien privilégié avec notre allié européen, même si cela signifie évoquer notre propre subordination en lançant ce SOS dans la monarchie.