Une autre étape vient d’être effectuée dans la recherche sur le sida. Des chercheurs français ont identifié des marqueurs génétiques qui permettent à certains porteurs de VIH de contrôler le virus, même après l’arrêt du traitement.
Malgré le traitement antirétroviral, les cellules infectées par le VIH persistent dans le corps, formant ce qu’on appelle les réservoirs viraux. Ce sont la cause d’un rebond viral rapide en cas d’interruption du traitement. Cependant, certaines personnes appelées «contrôleurs post-traitement» parviennent à maintenir une charge virale indétectable même après l’arrêt du traitement. Des chercheurs de l’Institut Pasteur, Interm et AP-HP ont réussi à identifier les marqueurs génétiques qui pourraient expliquer ce phénomène.
Compination des geneurs
Les chercheurs ont découvert qu’il existe des patients «contrôleurs post-traitement», une combinaison de gènes qui favorisent la présence dans le corps d’un type de cellules immunitaires spéciales, Natural Killer (NK), particulièrement efficace contre le VIH. Comme s’ils avaient «une arme» pour se défendre un peu plus que les autres patients, contre le virus du sida. La présence de ces marqueurs génétiques favorise ainsi une rémission durable, en particulier chez les personnes qui ont commencé le traitement très tôt après l’infection.
Cette découverte représente une étape cruciale dans la continuation de la rémission durable de l’infection par le VIH.
Docteur Asier Saez-Cirion
Stimuler grâce à l’immunothérapie
Avec cette observation, les chercheurs souhaitent être en mesure de stimuler cette spécificité chez d’autres patients grâce à l’immunothérapie, des molécules qui réagiraient ces cellules de défense chez les personnes qui n’ont pas le marqueur génétique. L’espoir réside dans une nouvelle génération de traitements qui ne sont plus donnés à vie.
«Cette découverte représente une étape cruciale dans la poursuite de la rémission durable de l’infection par le VIH», conclut le docteur Asier Sáez-Cirión, responsable de l’unité du réservoir viral et du contrôle immunitaire de l’Institut Pasteur et qui a mené l’étude. Dans un contexte où les programmes d’accès antirétroviraux sont fortement menacés, de nouvelles thérapies qui permettront aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie normale sans avoir à prendre un traitement encore plus nécessaire et urgent. »»