Le football sénégalais pleure l’un de ses domaines les plus élégants sur le terrain. Saliou Cissé, surnommé «Chita», est décédé vendredi dernier, à l’âge de 80 ans. L’ancien capitaine de l’équipe nationale du Sénégal, il a été enterré samedi au cimetière d’Ouakam, son district natal à Dakar, a appris Senego.
Née le 16 avril 1944, Chita a marqué son empreinte dans les années 1960-1970, toutes deux avec nous Ouakam et Asc Almadies. Ce meneur de jeu avec une technique raffinée a été réputé pour sa vision du jeu, sa précision sur les coups de pied arrêtés et surtout, son célèbre amorti de la poitrine, qui est devenu sa signature. Sa balle d’élégance sur le pied et son intelligence tactique lui ont valu le respect sur tous les terrains, dit le Dean Mamadou Koumé dans son livre «Sénégal, la saga de l’équipe nationale de football.
Dans un portrait publié en 1969 à Dakar Matin, il a déjà été décrit comme un «passeur exceptionnel», maître dans l’art de jouer les autres. Cette capacité à organiser le jeu, à distribuer avec précision et à stimuler le rythme de son équipe lui a valu le surnom affectueux de «Metronome».
Cissé accède à une très jeune lumière nationale. En juin 1964, alors à peine 20 ans, il a levé la Coupe nationale en tant que capitaine de US Ouakam après une victoire (2-1) contre le lit Il partage ensuite l’affiche avec de grands noms comme Oumar Gueye Samb et Mor Ndiaye Franky. Sa carrière a pris un tour décisif la même année, avec une première sélection nationale, le 25 novembre 1964, lors d’un match contre Dynamo Minsk.
Il a ensuite participé à la Coupe africaine des nations (CAN) 1968 en Éthiopie et est devenu détenteur incontestable de 1969. Le 5 janvier de la même année, dans un match de qualification pour la Coupe du monde contre le Maroc, il a marqué les deux buts d’une victoire historique (2-1). Son voyage international s’est terminé en 1971, après un succès contre le Nigéria (2-1), lors des éliminations des Jeux Olympiques.
Au niveau local, après l’US Ouakam, il évolue à Asc Almadies, s’entraînant né de la fusion des clubs de Ngor, Yoff et Ouakam. Il y a notamment participé une finale de la Coupe nationale perdue contre le Jaraaf (1-3) en 1970.
Au-delà des terrains, Saliou Cissé a également marqué les esprits par sa rigueur professionnelle. Enseignant dans sa première vie, il est devenu plus tard un cadre commercial pour Air Afrique, où il n’a jamais cessé de soutenir les athlètes.
“Il savait comment s’occuper des athlètes dans sa profession chaque fois que c’était nécessaire”, a déclaré le journaliste Mamadou Koumé dans son livre du Sénégal.
Avec la disparition de Chita, le Sénégal perd un pionnier, un esthete de la balle ronde et une figure inspirante dans le sport national.