En effet, c’est grâce au câble électrique sous-marin qui relie le Maroc à l’Espagne que cette solidarité énergétique a été rendue possible. Mis en service dans les années 1990 et renforcé depuis, cet inter-auteur permet non seulement le commerce d’électricité entre les deux banques, mais sert également de relais pendant la période de perturbation. C’est ainsi que, pendant près de trois décennies, le réseau électrique marocain est connecté au réseau européen, le plus grand au monde, via l’Espagne. Cette interconnexion permet au Maroc de vendre son excédent d’électricité ou de l’importer si nécessaire. Il aide à équilibrer la production nationale, qui a connu un boom considérable ces dernières années grâce aux investissements dans les énergies renouvelables.
S’appuyant sur le succès de cette interconnexion, le Royaume a l’intention de renforcer encore ses liens énergétiques avec l’Europe grâce à deux nouveaux projets actuellement à l’étude: la duplication de la ligne existante avec l’Espagne et la création d’une nouvelle interconnexion avec le Portugal. La récente panne a également souligné, aux yeux des deux pays du sud de l’Europe, que leur meilleure garantie de sécurité énergétique est basée sur des échanges plus étroits avec leur voisin africain. Mais les ambitions du Maroc de devenir un carrefour électrique ne s’arrêtent pas là. Grâce à sa position géographique stratégique, le Royaume développe également une interconnexion avec son voisin dans le Sud, Mauritanie. Un accord en ce sens a été signé début février à Nouakchott, concernant le développement et la réalisation de ce lien électrique entre les deux pays. Grâce à cette interconnexion, toute la région sahélo-saharienne est concernée, ce qui est concerné, dans le cadre du déploiement des projets de piscine de l’Afrique de l’Ouest (WAPP), visant à intégrer les réseaux électriques des pays ouest-africains.
Ainsi, tout en développant sa production d’énergies vertes, le Maroc pourrait s’établir comme un carrefour essentiel d’échanges entre les pays du Sud, transportant des projets énergétiques attractifs et les pays du Nord, confrontés à l’urgence de décarbonation de leur mélange d’énergie.