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En Algérie, la liberté de la presse s’érode sous l’autoritarisme avec un visage civil -.

En Algérie, la liberté de la presse s’érode sous l’autoritarisme avec un visage civil -.
En Algérie, la liberté de la presse s’érode sous l’autoritarisme avec un visage civil -.

Malgré une légère amélioration de son classement dans l’édition 2025 du rapport de Reporters Without Borders (RSF), l’Algérie reste l’un des pays les plus hostiles à la liberté de la presse en Afrique du Nord. Derrière les chiffres, le paysage des médias algériens est marqué par un climat de répression, de censure et de peur, dans le contexte de l’instrumentalisation politique et du cadre législatif répressif.

Passé du 139e à la 126e place sur 180 pays, avec un score de 44,64 contre 41,98 en 2024, l’Algérie a enregistré une progression qui reste avant tout statistique. Cette légère ascension masque la dégradation structurelle des libertés journalistiques. La presse indépendante est en cours d’asphyxie: les journalistes sont régulièrement poursuivis ou emprisonnés, des sites critiques bloqués sans décision juridique, et les chaînes de télévision les plus influentes – Ennahar TV, Echorouk TV ou El Bilad TV – restent étroitement alignées sur les directives du régime. Dans ce contexte, les titres rares toujours perçus comme crédibles – El Watan, TSA ou Lands – fonctionnent sous pression constante, dans un équilibre instable entre l’auto-refont et les menaces judiciaires.

Depuis la venue au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019, l’architecture du pouvoir a été renforcée autour d’un cadre hypercentralisé, réduisant la salle pour la manœuvre des médias. La présidence, les services de sécurité, les parties proches du régime et les autorités locales exercent un contrôle multiforme sur le personnel éditorial. L’emprise sur la nomination des directeurs de publication et les fonctionnaires des autorités réglementaires en témoigne. Dans ce système verrouillé, les journalistes sont les liens faibles d’un contrôle de l’État obsédé par l’État.

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La supervision juridique de la presse, loin de garantir les droits fondamentaux, est désormais l’un des principaux vecteurs de la répression. L’article 54 de la Constitution, tout en proclamant la liberté de la presse, subordonne son exercice au respect des «constantes religieuses et culturelles de la nation». Une ambiguïté dangereuse, aggravée par les réformes du code pénal 2020. La diffusion de «fausses nouvelles» ou de «discours de haine» est désormais susceptible de condamner jusqu’à trois ans d’emprisonnement – des formulations floues et fascinantes pour étouffer toute voix dissonante. En 2023, un nouveau code de l’information a toujours durci la ligne: il interdit tout financement étranger pour les médias algériens et a introduit un régime de sanctions administratives et financières qui pèse lourdement sur les éditeurs indépendants.

La pression politique s’accompagne d’une étranglement économique. Depuis 2019, plusieurs canaux privés ont fermé leurs portes, étranglé par le manque de publicité – notamment celle des entreprises publiques, systématiquement réservée aux titres dociles. Dans ce paysage, la survie dépend souvent d’un alignement avec les discours officiels, vidant la presse avec sa substance critique. Les subventions publiques ne bénéficient que des médias d’État ou proches du régime, renforçant une hiérarchie d’informations politiques.

Fractures socio-culturelles instrumentalisées

La liberté de votre varie selon les régions: dans les domaines de l’intérieur et du Sud, les autorités locales, les associations traditionnelles et les groupes religieux nécessitent une censure informelle formellement efficace. À cela s’ajoute un conservatisme social et religieux qui interdit l’exploration de certains sujets tels que la sexualité, les droits des femmes ou la religion, réduisant ainsi les domaines d’enquête sur leur expression la plus simple.

Sur le terrain, les conditions de travail des journalistes sont de plus en plus périlleuses. Aucun mécanisme de protection n’est en place face aux menaces, aux arrestations arbitraires et à la surveillance numérique systématique. Les journalistes associés au Hirak – ce vaste mouvement de protestation populaire né en 2019 – sont particulièrement ciblés. Certains subissent des campagnes de harcèlement en ligne orchestrées par des comptes anonymes pro-régime, surnommé «mouches électroniques» ou Doubab, qui participent à une stratégie de dissuasion et de discrédit plus large.

En Algérie, la presse ne meurt pas dans l’indifférence: elle est méthodiquement démantelée, au nom de l’ordre public, de l’unité nationale ou de la stabilité du régime. Plus qu’un simple indicateur démocratique, la liberté de la presse constitue aujourd’hui le baromètre d’un autoritarisme qui progresse masqué. Derrière les statistiques, les voix, les histoires et une pluralité de looks qui sortent.

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